Médicament

Schizophrénie, dépression : la pénurie de quétiapine s’aggrave

La pénurie de quétiapine, un traitement clé contre les troubles psychiatriques, s’aggrave en France, alerte l’ANSM. Les dosages de 300 et 400 mg seront particulièrement difficiles à obtenir jusqu’à mi-septembre.

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  • 06 Aoû 2025
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    Schizophrénie, troubles bipolaires, dépressions résistantes... Pour de nombreux patients souffrant de troubles psychiatriques, la quétiapine est un traitement qui s’avère indispensable. Mais depuis le mois de janvier dernier, ce médicament, vendu en France sous le nom Xeroquel, fait face à de sérieux problèmes d’approvisionnement. Et la situation va encore s’aggraver, prévient l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

    Des tensions renforcées jusqu’à mi-septembre

    Dans un communiqué publié mardi 5 août, l’ANSM alerte sur "une dégradation de la disponibilité de ces traitements jusqu’à la mi-septembre 2025", en particulier pour les dosages à 300 mg et 400 mg de quétiapine LP (libération prolongée). Ce traitement, largement utilisé dans la prise en charge de maladies psychiatriques, souffre déjà depuis plusieurs mois de la baisse de production chez l’un de ses principaux fournisseurs, le laboratoire grec Pharmathen International.

    Une situation qui se complique davantage depuis que le laboratoire américain Viatris, principal soutien jusqu’à présent, est lui aussi confronté à un retard de conditionnement. "L'ANSM a été informée d’un retard de production des médicaments à base de quétiapine 300 mg LP et 400 mg LP par le laboratoire Viatris", précise l’agence du médicament, évoquant "un retard de conditionnement du produit fini".

    Si les dosages plus faibles, comme celui à 50 mg, restent disponibles, l’ANSM met en garde contre leur usage en substitution des dosages plus élevés. Le risque serait en effet de pénaliser à leur tour les patients à qui est prescrit ce dosage plus léger en temps normal. Une situation délicate pour les professionnels, contraints de jongler avec des alternatives thérapeutiques parfois moins efficaces ou mal tolérées.

    Des mesures d’urgence en cours

    Face à cette double difficulté d’approvisionnement, l’ANSM assure travailler en coordination avec les autres laboratoires français et européens. "Nous recherchons des solutions alternatives d'approvisionnement [...] et avons demandé aux laboratoires qui le peuvent de libérer dès à présent l'intégralité de leurs stocks", indique l’agence.

    Cette nouvelle pénurie s’inscrit dans un contexte plus large de tensions sur de nombreux traitements psychiatriques. Déjà, en juillet, l’ANSM faisait état de difficultés persistantes, malgré une légère amélioration pour certains antidépresseurs comme la sertraline.

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    JDF