Diabétologie
Diabète et valvulopathies : plus de sténoses de la valve aortique
Les personnes vivant avec un diabète de type 1 ou de type 2 ont un risque accru de lésions valvulaires sténosantes, selon les données du registre suédois du diabète. Les insuffisances valvulaires paraissent en revanche moins fréquentes que dans la population générale en cas de diabète de type 2.
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Les liens entre diabète et insuffisance cardiaque sont bien établis, mais le rôle éventuel du diabète dans la genèse de lésions valvulaires avait été jusqu’alors peu étudié. Le travail mené à partir des données du registre suédois du diabète, publié dans Circulation est ainsi riche d’enseignements. Il met en effet en évidence un lien délétère entre diabète, qu’il soit de type 1 (DT1) ou de type 2 (DT2) et développement d’une valvulopathie sténosante.
Ainsi, par rapport à celui observé dans la population générale, le risque de sténose aortique est plus que doublé en cas de DT1, et augmenté de 60% en cas de DT2, l’augmentation du risque étant un peu moindre mais toujours significative en cas de bon contrôle des autres facteurs de risque cardiovasculaire (pression artérielle systolique, fonction rénale et indice de masse corporelle). A l’inverse, le DT2 apparait associé à un moindre risque d’insuffisance valvulaire.
Une incidence globalement en hausse
Cette analyse porte sur les 715 143 patients vivant avec un diabète inclus dans le registre national suédois, et sur les données de 2 732 333 personnes témoins appariés dans la population générale.
Premier enseignement, qui confirme une tendance rapportée depuis plusieurs années : l’incidence des valvulopathies augmente tant chez les sujets diabétiques que dans la population générale. Et en cas de diabète, l’incidence des valvulopathies varie en fonction de la pression artérielle systolique, de la fonction rénale et de l’indice de masse corporelle.
Globalement les auteurs de ce travail rapportent un risque accru de valvulopathies sténosantes en cas de diabète de type 2 (sténose aortique avec un odd ratio 1,62 et sténose mitrale avec un odd ratio de 2,28) et en cas de diabète de type 1(odd ratio respectivement de 2,59 et 11,43). Les fuites valvulaires sont en revanche moins fréquentes en cas de DT2 (odd ratio de à,81 pour les fuites aortiques et de 0,95 pour les fuites mitrales).
Y compris en cas de contrôle des facteurs de risque
Le bon contrôle des autres facteurs de risque ne permet pas d’annuler le sur-risque de lésions sténosantes. Comparativement aux sujets témoins, les odd ratio chez les DT2 dont les facteurs de risque sont bien contrôlés sont les suivants : sténose aortique 1,34 (IC à 95 % 1,31-1,38), régurgitation aortique 0,67 (IC à 95 % 0,64-0,70), sténose mitrale 1,95 (IC à 95 % 1,76-2,20) et insuffisance mitrale 0,82 (IC à 95 % 0,79-0,85). Chez les DT1 avec contrôle quasi-optimal des facteurs de risque, ces odd ratio sont de 2,01 pour la sténose aortique, de 0,63 pour l’insuffisance aortique, et de 3,37 pour la sténose mitrale.
Des données qui rappellent l’importance du dépistage des pathologies cardiovasculaires chez les personnes vivant avec un diabète.