Diabétologie
Diabète de type 2 : l'heure du dîner serait importante pour sa prévention
Une heure du repas du soir précoce, plus précisément quatre heures avant de dormir, pourrait réduire les risques de développer un diabète de type 2.
- KatarzynaBialasiewicz/iStock
Dîner tôt aurait traditionnellement de nombreux bénéfices pour la santé. Cette habitude améliorerait le sommeil et permettrait de stabiliser son poids. Selon une étude publiée dans la revue Diabetes Care le 10 janvier, manger plusieurs heures avant de se coucher pourrait aussi prévenir l’apparition d’un diabète de type 2.
"Nous avons décidé de vérifier si le fait de manger tard, ce qui se produit habituellement lorsque le taux de mélatonine est élevé, entraîne une perturbation du contrôle de la glycémie", a déclaré Richa Saxena, co-auteur principal de l'étude et chercheur principal au Center for Genomic Medicine à Boston.
Pour les besoins des recherches, les scientifiques ont recruté 845 adultes en Espagne, "une population mangeant naturellement tard". Tous les participants ont jeûné pendant huit heures. La soirée suivante, ils ont mangé 4 heures avant l’heure à laquelle ils dorment habituellement. Puis le lendemain, ils ont pris un repas tardif (une heure avant de se coucher).
Une étude en crossover
Une étude randomisée, en crossover, a été menée sur une population espagnole, "une population mangeant naturellement tard". Chaque participant (n = 845) a été soumis le soir à deux tests de tolérance au glucose par voie orale de 75 g sur 2 heures après un jeûne de 8 heures : une séance précoce prévue 4 heures avant l'heure habituelle du coucher (“early dinner timing”) et une séance tardive prévue 1 heure avant l'heure habituelle du coucher (“late dinner timing”), simulant respectivement un dîner précoce et tardif.
Les différences dans les réponses postprandiales au glucose et à l'insuline entre le début et la fin du dîner ont été déterminées par l'aire sous la courbe. Les auteurs de l’étude ont examiné le gène du récepteur de la mélatonine (MTNR1B). Ils ont décidé de l’analyser car de précédentes recherches avaient établi un lien entre une variante du MTNR1B et un risque élevé de diabète de type 2.
Dîner tôt pour ne pas perturber le contrôle de la glycémie
"Les niveaux de mélatonine dans le sang sont 3,5 fois plus élevés après un repas tardif par rapport à un dîner précoce", peut-on lire dans les résultats de l’étude. L’heure tardive du dîner entraineune aire sous la courbe de l'insuline inférieure de 6,7% et une aire sous la courbe de la glycémie supérieure de 8,3%.
En cas de dîner tardif, les porteurs de l'allèle G du gène MTNR1B ont une tolérance au glucose plus faible que les non porteurs. Les différences génotypiques dans la tolérance au glucose seraient expliquées dans cette étude par des réductions de la fonction des cellules β dans le pancréas.
"Nous avons constaté que le fait de manger tard perturbait le contrôle de la glycémie. En outre, cette altération du contrôle de la glycémie a été observée principalement chez les porteurs du variant de risque génétique, qui représentaient environ la moitié des participants de l’étude", a expliqué Marta Garaulet, professeur à l'université de Murcie et co-auteur des travaux. Les chercheurs ont précisé qu’il vaudrait mieux s'abstenir de manger au moins deux heures avant le coucher.








