Onco-thoracique
CBNPC opéré avec atteinte N2 : la radiothérapie post-opératoire non recommandée
Dans le cancer bronchique non à petites cellules opéré avec atteinte N2, il n’y a pas de bénéfice retrouvé avec la radiothérapie post-opératoire dans l’essai de phase 3 Lung ART.
- Dr_Microbe/istock
La radiothérapie post-opératoire dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) est controversée depuis les années 1980s. En1998 une méta-analyse a conclu que la radiothérapie post-opératoire n’avait pas sa place chez les patients atteints d’un CBNPC opéré pN0 et pN1 avec un effet délétère sur la survie, cependant la place de la radiothérapie post-opératoire chez les patients pN2 n’était pas claire.
Les techniques de radiothérapie ont évolué depuis. La radiothérapie conformationnelle en trois dimensions (3D) nécessitait une évaluation dans le CBNPC opéré de stade IIIAN2. C’est l’objectif de l’essai Lung ART mené de 2007 à 2018 et publié dans The Lancet Oncology.
Pas de supériorité démontrée entre la radiothérapie post-opératoire et la surveillance
L’essai Lung Art est un essai européen de phase 3, en ouvert, cherchant à démontrer sur 501 patients opérés en résection complète d’un CBNPC de stade IIIAN2, la supériorité de la radiothérapie post-opératoire (n=252) versus surveillance (n=249). Le critère de jugement principal était la survie sans progression.
Le taux de survie sans maladie à 3 ans est de 47% [IC à 95% 40-54] dans le groupe radiothérapie versus 44% [IC à 95% 37-51] dans le groupe surveillance. La médiane de survie sans progression est respectivement de 30.5mois [IC à 95% 24-49] et de 22.8mois [IC à 95% 17-37] dans les groupes radiothérapie et surveillance (HR = 0.86 ; IC95% 0.68-1.08 ; p=0.18).
Un signal de majoration des toxicités dans le bras radiothérapie post-opératoire
L’évènement indésirable précoce de grade 3-4 le plus fréquemment retrouvé est la pneumopathie (5% soit n=13 dans le groupe radiothérapie versus < 1% soit n=1 dans le groupe surveillance).
L’évènement indésirable tardif de grade 3-4 le plus fréquemment rapporté est la toxicité cardiopulmonaire chez 11% (n=26) des patients du groupe radiothérapie versus 5% (n=12) des patients du groupe surveillance. Deux décès par pneumopathie attribuée en partie à la radiothérapie ont été déclarés.
L’essai Lung ART permet donc l’évaluation de la radiothérapie 3D post-opératoire chez les patients atteints et opérés d’un CBNPC de stade IIIAN2. Les conclusions de cet essai sont que la radiothérapie post-opératoire n’est pas recommandée chez ces patients.








