Onco-thoracique
Cancer du poumon : un dépistage par un simple test sur crachat
Une analyse moléculaire des expectorations bronchiques permettrait de rechercher des antigènes tumoraux du cancer broncho-pulmonaire et dépister ce cancer à moindre coût que le scanner.
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Dans le cancer du poumon le dépistage par un test sur crachat aurait une sensibilité de 81% et une spécificité de 83% dans une étude parue dans Translational Oncology.
La technique repose sur le dépistage d’auto-anticorps secrétés par l’arbre bronchique dirigés contre un antigène tumoral.
Un concept séduisant
Le dépistage systématique du cancer du poumon n’est pas instauré en France. Il est réalisé en revanche aux Etats-Unis, où un scanner annuel de dépistage chez les patients considérés à haut risque est proposé. La définition des patients à haut risque étant : être âgé entre 50 et 75 ans ; et avoir une consommation de tabac ≥15 cigarettes par jour pendant ≥25 ans, ou ≥ 10 cigarettes par jour pendant ≥30 ans ; et avoir arrêté de fumer depuis moins de 10 ans ou fumer encore.
Les médecins français sont probablement plus frileux à réaliser des imageries irradiantes itératives pour les toxicités induites potentielles d’une part, et d’autre part les dépenses de santé qui seraient engendrées par ces examens. Une équipe américaine de Baltimore a récemment réalisé des analyses moléculaires sur crachats et propose un dépistage du cancer pulmonaire sur les expectorations bronchiques.
Dépistage d’auto-anticorps secrétés par l’arbre bronchique et dirigés contre un antigène tumoral
L’expectoration bronchique provient directement de l’arbre bronchopulmonaire et a été confirmé par la présence de cellules épithéliales bronchiques. Le travail proposé ici a testé 9000 antigènes sur les expectorations bronchiques de 30 patients atteints d’un cancer du poumon, ainsi que sur 30 patients-témoins non malades et non-fumeurs.
Un total de 28 auto-anticorps ciblés contre des antigènes associés au cancer du poumon ont été identifiés. Les patients étaient testés sur leur expectorations par un simple test ELISA. La sensibilité était de 81% et la spécificité de 83%.
Cet article est le premier à mettre en évidence une technique de dépistage sur expectorations bronchiques d’auto-anticorps contre un antigène tumoral pulmonaire. Si nous n’en sommes pas encore à l’utilisation de ces tests en routine, cela nous permet de repenser le dépistage du cancer du poumon à l’aide de biomarqueurs simples, comme cela est le cas dans d’autres pathologies tumorales.








