Diabétologie
DT2 : les iSGLT2 n’augmenteraient pas le risque d’amputation
Une nouvelle étude observationnelle et une méta-analyse de 6 essais randomisés concluent à l’absence de surrisque d’amputation lié à l’administration d’un inhibiteur de SGLT2.
- Istock/Andrii Zastrozhnov
Le risque d’amputation associé à la prise d’inhibiteurs du SGLT2 est une question débattue, avec un surrisque rapporté dans une seule étude randomisée (CANVAS) et les résultats discordants des études observationnelles.
Deux nouvelles études sur de larges effectifs apportent des éléments rassurants. La première, publiée dans Diabetes Care, est une vaste étude de cohorte menée à partir des données de santé administratives de santé de diabétiques de type 2 de 7 provinces canadiennes et du Royaume-Uni. Elles portent sur plus de 207 000 diabétiques traités par un inhibiteur du SGLT2 et autant de diabétiques témoins traités par un inhibiteur de DPP-4.
Les auteurs ne retrouvent pas de différence significative sur le risque d’amputation de jambe, après un suivi moyen de 11 mois. Le taux d’amputation de jambe est en effet de 1,3 / 1 000 patients-années dans le groupe inhibiteurs de SGLT2 vs 1,5 / 1000 patients années dans le groupe inhibiteurs de DPP-4, soit un odd ratio de 0,88 (IC 95% 0,71-1,09). Des résultats similaires ont été rapportés en stratifiant en fonction des différents inhibiteurs du SGLT2.
Y compris en cas de maladie artérielle périphérique
La seconde étude est une méta-analyse de 6 essais randomisés (EMPA-REG-Outcome, DECLARE-TIMI 58, CANVAS, CREDENCE, DAPA-HF et VERTIS CV), publiée dans Diabetes, Obesity and Metabolism. Parmi les 51 713 patients inclus dans ces études, 818 ont été amputés d’un membre. Les taux d’amputation est respectivement de 2% et de 1,3% dans les bras inhibiteurs de SGLT2 et placebo, différence non significative (OR 1,24, IC 95% 0,96-1,60).
Ces résultats sont comparables dans les différents sous-groupes de patients, notamment avec ou sans diabète et avec ou sans maladie artérielle périphérique établie. Les auteurs soulignent également que les amputations ont été avant tout motivées par une ischémie critique, devant les infections et les ischémies aiguës.
Ces deux nouvelles études, qui portent sur de larges effectifs, montrent ainsi que l’administration d’inhibiteurs de SGT2 n’expose pas à un risque accru d’amputation. Les auteurs estiment toutefois que des études avec un délai de suivi prolongé semblent nécessaires pour préciser l’impact à long terme de cette classe d’antidiabétiques sur ce type de complication.








