Oncologie
Cancer bronchique : l'immunothérapie améliore la survie
Plus efficace et mieux tolérée que la chimiothérapie, l'immunothérapie est une nouvelle voie pour soigner certains cancers broncho-pulmonaires en progression après une première ligne de traitement.
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Dans le cancer bronchique non à petites cellules non épidermoïde de stade avancé, les nouveaux traitements d’immunothérapie confirment leur efficacité en termes de survie. Les résultats à 18 mois de l'étude CheckMate 057 évaluant le nivolumab comparé au docetaxel en deuxième ligne de traitement ont été présentés au dernier congrès européen de cancérologie et la totalité de l'étude a été publiée simultanément dans le New England Journal of Medicine.
Inhibiteur de checkpoint
Il s'agit d'une étude de phase III randomisée conduite en ouvert qui a inclus 582 patients dont le cancer a progressé après une première chimiothérapie à base de platine. Le nivolumab appartient à la nouvelle classe des inhibiteurs de checkpoint, des molécules capables de déjouer les mécanismes immunitaires de défense mis en place par les tumeurs. C’est un anticorps qui cible la voie de signalisation PD1/PDL-1.

L'étude montre que la survie globale qui était le critère principal est plus longue avec le nivolumab. La survie médiane est de 12,2 mois versus 9,4 mois avec le docetaxel (p = 0,002). A 1 an, le taux de survie globale est de 51 % avec le nivolumab versus 39 % avec le docetaxel. A 18 mois, ce taux est respectivement de 30 % versus 23 %.
Les taux de réponse sont également en faveur du nivolumab : 19 % contre 12 % avec le docetaxel (p = 0,02). Cette efficacité supérieure est observée quel que soit le niveau d'expression du ligand PD-1 dans la tumeur.
Le nivolumab a été globalement mieux toléré que le docetaxel : des effets indésirables de grade 3 ou 4 ont été observés chez 10 % des malades versus 54 % avec le docetaxel.
Recherche marqueurs
Il faut noter que l’efficacité de ce traitement diffère selon les patients. Chez environ 20 % des malades, elle est remarquable et très durable, alors que chez d’autres, il n’y a aucun effet. Se pose évidemment la question d’un marqueur qui permettrait de sélectionner les malades qui bénéficieraient le plus de cette thérapeutique. D’après cette étude, le test de l’expression de PDL-1 par la tumeur ne permet pas de faire cette sélection. De nombreuses équipes recherchent d'autres marqueurs éventuellement sériques pour pouvoir prédire la réponse au nivolumab.
L'étude CheckMate 057 montre donc que l'immunothérapie est une meilleure approche pour traiter les malades souffrant d'un cancer bronchique non à petites cellules non épidermoïde de stade avancé en deuxième ligne. Le nivolumab a un profil d'efficacité et de tolérance supérieur à celui de la chimiothérapie par le docetaxel qui était jusqu'à présent le standard de traitement chez ces malades.

Borghaei H, Paz-Ares L, Horn L, et al. Nivolumab versus Docetaxel in Advanced Nonsquamous Non–Small-Cell Lung Cancer. N Engl J Med. 27 sept 2015;0(0):null.








