Pneumologie
BPCO et HTA : les béta-bloquants augmentent l’espérance et la qualité de vie
L’utilisation des béta-bloquants chez les sujets hypertendus atteints de BPCO réduit le nombre des hospitalisations et prolonge l’espérance de vie. D’après un entretien avec Maeva Zysman.
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Une étude parue en janvier 2019, dans E Clinical Medicine, a cherché à montrer l’intérêt de l’utilisation des béta-bloquants chez les sujets atteints de BPCO et souffrant d’hypertension artérielle. Il s’agit d’une étude danoise qui a inclus plus d’un million de sujets BPCO traités pour hypertension par béta-bloquants ou par une autre molécule. Les résultats ont montré une diminution significative des hospitalisations pour pathologie cardiaque ou pulmonaire chez les sujets BPCO traités par béta-bloquants. La mortalité est aussi significativement réduite chez ces mêmes sujets.
Une étude riche en volume mais pauvre en précision
Le docteur Maeva Zysman, pneumologue au Centre Hospitalier Universitaire de Nancy, précise que l’impact de cette étude réside dans son volume compte tenu du grand nombre de sujets inclus, car l’intérêt des béta-bloquants chez les patients BPCO est une problématique déjà évoquée dans de nombreuses études. Elle insiste, cependant, sur le manque de finesse et de précision des données cliniques dans cette étude. En effet, le bénéfice des béta-bloquants peut être minimisé par des co-morbidités et des facteurs de risque non connus, comme le tabagisme, par exemple.
Faire oublier que les béta-bloquants sont dangereux dans la BPCO
Maeva Zysman explique cependant que malgré le manque de précision de cette volumineuse étude, il ressort de façon significative que les sujets traités par béta-bloquants ont eu un bénéfice nettement supérieur en matière d’hospitalisation et de survie. L’intérêt de ce travail est de faire oublier l’idée, parfois bien ancrée, que les béta-bloquants sont dangereux chez les sujets atteints de BPCO.
En conclusion, il n’existe pas de raison valable de mettre des réserves lors de la prescription des béta-bloquants chez un sujet BPCO hypertendu. Des études incluant les critères cliniques, les facteurs de risque et les co-morbidités permettraient d’augmenter l’impact de ces résultats.








