Pneumologie
Baisse des PM10 : 215 hospitalisations évitées, 31 millions d’euros économisés
Une étude suisse quantifie les bénéfices d’une baisse de la pollution aux PM10 et NO2 en termes sanitaires et financiers. Les chiffres sont étonnants.D'après un entretien avec le Dr Isabelle Rossi, Bâle.
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L’étude parue dans Int J Hyg Environ Health avait pour objectif d’évaluer l’impact sanitaire d’une amélioration de la qualité de l’air survenue dans l’agglomération de Lausanne-Morges entre 2005 et 2015. Second objectif selon Isabelle ROSSI, spécialiste en prévention et santé publique,Institut tropical et de santé publique suisse de Bâle, exprimer les bénéfices sur la santé en termes de valeur monétaire. L’agglomération Lausanne-Morges comprend environ 300 000 habitants sur 135 km2 avec 24 municipalités. Les résultats s’expriment en nombre d’événements de santé qui auraient été observé en 2015 si la concentration de la pollution dans l’agglomération avait été celle de 2005. Cela permet donc de calculer en fait la différence, entre les effets sanitaires de 2015 qui auraient été constatés en 2005.
PM10 : 26 décès prématurés évités
Entre 2005 et 2015, l’exposition à la pollution de l’air a diminué de 3,3 microgrammes par m3 pour les PM10. Cette diminution a permis d’éviter 26 décès prématurés, ce qui correspond à 290 années de vie perdues. Elle a permis également d’éviter 215 hospitalisations pour maladies cardiovasculaires ou pulmonaires et 47 000 journées d’activité professionnelle réduite, soit un coût de 36 millions de francs suisses (environ 31 millions d’euros). Les coûts liés aux années de vie perdues représentent 95 % des coûts, les frais médicaux n’étant que de 1,5 % du total soit 0,5 million de francs suisses.
Au niveau des décès cela représente 1 à 2 % des causes de mortalité annuelle sur l’agglomération et c’est par exemple 4 à 8 fois supérieur aux accidents de la route.
NO2 : 51 décès évités
L’étude porte aussi sur le NO2. Le NO2 exprime mieux la pollution qui est produite au niveau local, c’est-à-dire par exemple celle de la circulation routière, alors que les PM10 sont un polluant qui est beaucoup diffus et qui dépend également de la pollution des régions environnantes, voire au-delà des frontières. Le NO2 a baissé entre 2005 et 2015 de 5,6 microgrammes par m3, ce qui a permis d’éviter 51 décès prématurés et correspond environ à 550 années de vie perdue et un cout total de 49 millions de francs suisses, donc environ 42 millions d’euros.
A noter qu’il n’est pas possible de faire la somme de ces deux effets, parce que les polluants sont issus des mêmes sources. De plus ils sont responsables d’effets sanitaires qui en partie se chevauchent









