Nutrition

Jeûne intermittent : pas de bénéfice comparé au régime standard

Dans le régime hypocalorique, une étude randomisée sur un an ne montre pas de bénéfice sur la perte de poids du régime par jeûne intermittent, devenu aujourd’hui à la mode, versus régime conventionnel.

  • zaretskaya/Epictura
  • 05 Mai 2017
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    Dans cet essai, publié dans le Jama Internal Medecine, la perte de poids à 6 mois et un an, obtenue par régime hypocalorique type jeûne intermittent n’est pas significativement différente de celle obtenue par un régime hypocalorique quotidien conventionnel et par rapport au groupe contrôle : respectivement –6.8% (IC 95% –9.1% à –4.5%) vs –6.8% (IC 95% –9.1% à –4.6%) à 6 mois et –6.0% (IC 95%, –8.5% à –3.6%) vs –5.3% (IC 95% –7.6% to –3.0%) à 12 mois. 

    Une étude randomisée en 3 bras

    Cet essai randomisé, mené dans un seul centre de l’Illinois, et d’une durée de 12 mois, a comparé l’impact sur la perte de poids d’un régime par jeûne intermittent comparé à un régime classique quotidien.
    Cent patients, âgés de 18 à 64 ans, avec un IMC moyen de 34 kg/m2, ont été répartis en 3 groupes : jeûne intermittent (25% des apports quotidiens en un repas les jours "fast" et 125% le jour suivant "feast"), régime conventionnel (75% des apports quotidiens tous les jours), et un groupe contrôle.
    Les critères secondaires analysés étaient l’observance et l’impact sur les paramètres cardiovasculaires (pression artérielle, lipides, glycémie).
    La première phase de régime de 6 mois était suivie d’une phase de maintenance de 6 mois.

    L’observance en question

    Dans le groupe jeûne intermittent, on observe un nombre de sorties d’étude supérieur aux autres groupes (38% vs 29%). De plus, le groupe jeûne intermittent mange plus que prescrit les jours de jeûne ("fast days") et moins que prescrit les jours libres ("feast day") par rapport à ce qui était recommandé, alors que dans le même temps le groupe régime conventionnel (75% des apports nécessaires quotidiens) observe mieux son régime hypocalorique.
    L’impact sur les paramètres cardiovasculaires n’a pas été différent entre les groupes, que ce soit sur la tension artérielle, les données lipidiques ou glycémiques.

    En pratique.

    Le régime de jeûne intermittent devient de plus en plus à la mode aujourd’hui. L'hypothèse de départ de ce régime hypocalorique est qu’il permettrait, grâce aux jours libres sans régime au cours de la semaine, de diminuer les frustrations et d’améliorer par conséquent l’observance. Il existe différents types de ce régime, basés sur des alternances jeûne/libre plus ou moins longues et rapprochées, en général pour aboutir à une restriction calorique sur la semaine.

    Le JAMA Internal Medicine publie le premier essai randomisé, de cette ampleur et sur une durée d’un an, sur cette stratégie. Le nombre important de sorties de patients durant l’étude fragilise l’analyse des résultats mais permet de montrer que ce type de régime, présenté comme plus simple et mieux toléré par les patients en surpoids, serait aux contraire contre-productif vis-à-vis de l’adhérence à la restriction calorique. Reste à savoir si les comportements des patients et leurs préférences, non pris en compte dans cet essai, auraient permis de modifier les résultats et par conséquent d’adapter plus finement les recommandations en pratique quotidienne.

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