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Infections respiratoires : Pfizer fait le point sur la vaccination des séniors
- iStock/Choreograph (Konstantin Yuganov)
Les infections respiratoires, grippe, Covid, VRS, pneumocoque, représentent pour les séniors un poids largement méconnu. Chaque année ce sont près de 100 000 personnes âgées de plus de 65 ans qui sont hospitalisées pour ces infections qui entraînent souvent des complications cardiaques ou neurovasculaires.
Dans une conférence organisée le 18 novembre dernier par le laboratoire Pfizer, un point a été présenté sur la vaccination de cette population, vaccination qui est un des principaux facteurs d’évitement des infections respiratoires.
"L’âge est un facteur de risque important pour ces maladies", a rappelé Jennifer Moisi, directrice médical "vaccins" chez Pfizer en soulignant que grippe et Covid avaient causé chez les séniors près de 30 000 décès en 2023, c’est à dire autant que le cancer du poumon.
Quelques chiffres ont été communiqués lors de la conférence du laboratoire Pfizer pour préciser l’importance de la vaccination contre les infections respiratoires chez les plus de 65 ans :
. Ces maladies concernent 20 000 cas sur 100 000 habitants pour les plus de 70 ans et 7 000 hospitalisations sur 100 000 habitants pour les plus de 85 ans.
. Les trois quarts des pneumonies déclarées entre 2013 et 2019 ont touché des personnes de plus de 65 ans dont un tiers ont été admises en soins critiques.
La lutte contre les infections respiratoires : un enjeu majeur en termes de coût
En termes de coût, toujours selon Pfizer, les seuls cas de grippe ont représenté 14 milliards d’euros dans l’Union Européenne. "Les infections des voies respiratoires basses représentent un enjeu majeur en raison de leur lourde charge clinique et économique ainsi que de leur impact sur une population âgée en constante augmentation", souligne d’ailleurs un communiqué du laboratoire.
Pour lutter contre les effets de ce qui est un vrai sujet de santé publique, l’action essentielle de prévention -au-delà des mesures classiques comme l’hygiène, la distanciation sociale, le port d’un masque ou l‘aération des locaux- passe, affirme Pfizer, "par les vaccinations contre la grippe, le Covid, le VRS et le pneumocoque". Mais dans ce domaine, la France continue, selon les chiffres communiqués par Jennifer Moisi, d’être parmi les mauvais élèves de l’Europe : les personnes âgées à jour de rappels de vaccination contre le Covid ne sont ainsi par exemple que 21,7% en France contre près de 60% en Grande Bretagne et pour la grippe les pourcentages ne sont que de 53,7% en France contre 74,6% en Grande Bretagne.
Une distance du grand public vis à vis de la vaccination
"La vaccination chez les personnes âgées et à risque réduit le risque et la sévérité des infections respiratoires, y compris les décès et les hospitalisations, cela aide à réduire les coûts pour le système de santé, à lutter contre l’antibiorésistance et renforce donc la place des programmes d’immunisation individuellement et au plan de la santé publique", souligne pourtant le laboratoire.
Quels sont alors les freins qui limitent en France le recours à la vaccination contre les infections respiratoires ? Selon Laurent Cordonnier, sociologue et spécialiste des mécanismes de désinformation qui participait à la conférence de Pfizer, un de freins est lié à ce qu’il appelle "l’histoire complexe de la France depuis l’épisode H1N1 de 2009 et sa gestion discutable qui a généré de la défiance". Il a souligné qu’une étude de 2016 montrait que "la France est la championne du manque de confiance dans la vaccination".
Mais cette distance du grand public vis-à-vis de la vaccination n’est pas, selon lui, seule en cause : "Les professionnels de santé eux-mêmes sont peu vaccinés, le taux de couverture contre la grippe des soignants dans les hôpitaux n’est que de 33% et dans les EHPAD de 60% pour mes médecins et de 35% pour les infirmiers".
Atteindre un taux de 75% de vaccinés
Enfin, Laurent Cordonnier a souligné que "les pratiques de soins non conventionnels sont très courues en France, ce qui est un facteur puissant du refus vaccinal puisque circulent dans cet univers de nombreux messages antivax".
En rappelant que la vaccination avait depuis des décennies "permis d’éliminer de nombreuses maladies graves ou mortelles", Jennifer Moisi a précisé que celle concernant le Covid avait permis d’éviter "1,6 millions de décès chez les plus de 25 ans" et que "la vaccination est un véritable outil de santé publique mais aussi un outil de politique économique extrêmement rentable et qu’atteindre un taux de 75% de vaccinés permettrait de réaliser 17 milliards d’économies".








