Onco-Thoracique
Cancer du poumon : après le tabac, la pollution ?
Les outils d'analyse de l'air à notre disposition permettent des analyses finies même si la démonstration du facteur de risque reste fragile.
- ElcovaLana/iStock
Le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer dans le monde. Les avancées des dernières décennies sont la réduction de consommation de tabac liée à des restrictions politiques, et le développement des thérapies ciblées, permettant une amélioration de la survie. L’incidence du cancer du poumon dépend principalement de l’exposition aux facteurs de risque. Une préoccupation grandissante est celle de l’augmentation de l’incidence du cancer du poumon chez les non-fumeurs. Cette augmentation d’incidence et de mortalité a été rapportée corrélée à la pollution de l’air. L’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré que 7 millions de décès survenaient annuellement chez les populations non-fumeuses en lien avec la pollution de l’air, et 50 % de ces décès surviennent dans des pays en développement.
Les PM 2.5 ressortent associées aux pathologies respiratoires & cardio-vasculaires
Les différentes études rapportent une association entre la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO), le cancer du poumon et l’exposition aux particules fines (PM) en lien avec ces décès. Il existe de nombreuses particules fines en suspension dans l’air que nous respirons. Notamment celles d’un diamètre inférieur à 2,5 µm (appelées PM 2.5) sont associées à un risque accru de pathologies respiratoires et cardiovasculaires. En 2013, l’agence internationale pour la recherche contre le cancer (IARC) a classé la pollution extérieure comme source de potentielle pathologie cancéreuse pour les êtres humains. Cependant le rôle, dans le développement du cancer du poumon du non-fumeur, de l’exposition prolongée aux PM 2.5 n’est pas clairement comprise ni établie.
Une publication récente chinoise par Zhu et al., a montré l’association significative entre l’exposition à une pollution de l’air riche en PM2.5, et le cancer du poumon du non-fumeur. La force de ce travail est la taille de la cohorte qui regroupe environ un demi-million de participants diagnostiqués d’un cancer du poumon entre 2004 et 2008. L’analyse de l’exposition de l’air a utilisé les données reçues par satellite. Les limitations du travail sont que les participants étaient principalement des femmes non fumeuses.
Cette thématique de recherche « environnement et santé », et les nouveaux outils à notre disposition pour quantifier la qualité de l’air ouvrent un champ d’investigation dans les diverses pathologies cancéreuses, et non cancéreuses, pour mieux comprendre le développement de certaines pathologies, et pouvoir mettre en place des mesures de prévention.








