Pneumologie
Cancer à petites cellules : possible deuxième radiothérapie des métastases cérébrales
On peut ré-irradier le cerveau de malades atteints d’un cancer bronchique à petites cellules après une première irradiation à but prophylactique. Mais il faut tenir compte de certains critères dont l’âge et l’espérance de vie.
- POL EMILE/SIPA
Pour traiter des métastases cérébrales d’un cancer du poumon à petites cellules, il est possible de refaire une radiothérapie alors qu’une irradiation prophylactique de l'encéphale avait été réalisée auparavant. C’est ce que confirme une étude d’une équipe du CHU d’Heidelberg en Allemagne.
Dans cette étude rétrospective, les chercheurs ont repris les dossiers de 76 patients avec des métastases cérébrales qui avaient reçu initialement une irradiation prophylactique entre 2008 et 2015 et ont ensuite été traités à nouveau par radiothérapie cérébrale, soit irradiation totale (88 %), soit stéréotaxique (17 %).
Avantage à la radiothérapie stéréotaxique
Les résultats montrent une survie globale médiane de 3 mois. Avec la ré-irradiation cérébrale totale, la survie globale médiane est de 3 mois, alors qu’elle est de 5 mois avec la radiothérapie stéréotaxique. Une amélioration des symptômes a été observée chez 40 % des malades symptomatiques, avec peu d’effets indésirables liés au traitement. L’index de Karnofsky (KPS ≥ 50 %) qui reflète l’état du malade est significativement associé à une amélioration de la survie globale.
Cette étude confirme que l’on peut ré-irradier des cancers à petites cellules qui l’ont déjà été en mode prophylactique. Cependant, il faut tenir compte de critères objectifs tels que les comorbidités, l’âge du malade, le contrôle de la maladie en dehors du cerveau et l’espérance de survie du patient qui doit être supérieure à 3 mois, la meilleure méthode d’irradiation étant la radiothérapie stéréotaxique.
Il faut noter que la discussion d’une ré-irradiation cérébrale se pose à peu près dans les mêmes termes en ce qui concerne les métastases cérébrales des cancers du poumon non à petites cellules, comme l’explique un article publié dans le Journal of Thoracic Oncology en 2016.
D’après un entretien avec le Pr Philippe Giraud, oncologue radiothérapeute, Hôpital européen Georges Pompidou









