Pneumologie
Asthme : la plongée sous-marine n’est pas interdite à tous les malades
La plongée sous-marine avec bouteille est déconseillée aux asthmatiques mais elle n’est pas contre-indiquée a priori chez tous les malades. Elle peut être possible en l’absence de symptôme si les EFR sont normales et qu’il n’y a pas d’asthme à l’exercice.
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La plongée sous-marine avec bouteille réunit tous les ingrédients pour la survenue d’une crise d’asthme. L’air inspiré est froid, totalement déshydraté, le détendeur provoque une résistance à la respiration, un effort physique doit être fourni et un certain degré de stress est présent. De plus, des pollens et certaines impuretés sont parfois retrouvés dans les bouteilles.
Pour certains, être asthmatique représente donc une contre-indication absolue à la plongée. Pourtant, il n’existe pas de consensus et les recommandations diffèrent sensiblement selon les pays. C’est ce que montre un article écrit par des chercheurs américains qui ont fait une revue des principales études sur la plongée.
L’asthme actif des anglo-saxons
Les anglo-saxons font la différence entre l’asthme actif et l’asthme latent. L’asthme actif correspond à la présence de symptômes et de besoins de médicaments, et il contre-indique la plongée. Si les symptômes sont absents, que l’asthme est ancien et que le patient va bien, les critères qui permettent la plongée sont différents selon les sociétés savantes. Pour la South Pacific Underwater Medicine Society (SPUMS), d’origine australienne, la plongée est possible si les EFR sont normales, qu’il n’y a pas de symptômes et que le test de provocation est négatif.
Pour le UK Sports Diving Medical Committee (UKSDMC), en l’absence de symptômes, avec des EFR normales et pas de besoin de bronchodilatateur d’action rapide dans les 48 heures, la plongée est autorisée ; En revanche, elle est contre-indiquée s’il existe un asthme d’effort, déclenché par les émotions et le froid.
Recommandations strictes
En France, il n’existe pas de référentiel édité par la SPLF et ce sont les recommandations de la Commission médicale nationale de la Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-Marins (FFESSM) qui sont proposées. Elles sont assez strictes, peut-être trop, puisque pour plonger, il faut une absence de symptômes, des EFR normales, un test de broncho-dilatation négatif, pas d’asthme d’effort, pas d’antécédent de crise grave ni de traitement inhalé au long cours.
Si l’asthme est stabilisé et bien contrôlé, que les EFR sont strictement normales, sans hyperactivité ni réactions à l’exercice, plonger peut être possible.
D’après un entretien avec le Dr Jacques Piquet, pneumologue, Centre Hospitalier de Montfermeil









