Onco-Thoracique
CBNPC : amivantamab et chimiothérapie, des résultats intéressants
Selon des résultats présentés à l'ESMO 2023, l’amivantamab associé à la chimiothérapie améliore la survie sans progression des patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules, présentant une insertion de l’exon 20 de l’EGFR.
- Mohammed Haneefa Nizamudeen/iStock
Les patients porteurs d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avec mutation de l’EGFR insertion de l’exon 20 représentent 4 % des patients mutés EGFR. Cette pathologie, contrairement aux CBNPC porteurs d’une mutation commune de l’EGFR (délétion de l’exon 19 ou mutation L858R de l’exon 21), est connue pour entrainer une résistance primaire aux inhibiteurs de tyrosie kinase anti-EGFR de 1ère, 2ème, et 3ème génération.
Le laboratoire JANSSEN a développé la molécule amivantamab, un anticorps bispécifique anti-EGFR et anti-MET, qui s’administre en intra-veineux. Les résultats préliminaires - après un follow-up de 15 mois - de l’essai randomisé PAPILLON de phase III, ont été présentés par les professeurs Benjamin Besse et Nicolas Girard à l’ESMO 2023 à Madrid fin octobre.
Un bénéfice en survie sans progression après un suivi médian de 15 mois
Les experts ont rapporté une médiane de survie sans progression de 11,4 mois dans le bras expérimental associant l’amivantamab à la chimiothérapie, versus 6,7 mois dans le bras contrôle chimiothérapie seule (HR = 0,395 ; IC 95 % 0,30-0,53 ; p < 0,0001) en 1ère ligne métastatique. Le critère de jugement principal était la survie sans progression, et ce critère a donc été atteint. Un taux de réduction du risque de rechute de 60 % est donc démontré sous la combinaison amivantamab + chimiothérapie.
Par ailleurs le taux de survie sans progression à 18 mois était de 31 % versus 3 % respectivement dans les bras expérimental et contrôle. Le taux de réponse était de 73 % versus 47 % respectivement (OR = 3,0 ; IC 95 % 1,8-4,8 ; p < 0,0001). Concernant la survie globale, une analyse non définitive et non mature montrait une tendance en faveur du bras expérimental.
Réaction à l’injection & des toxicités cutanées ?
Cependant, parmi les effets secondaires notables : une réaction à la première injection fréquente, nécessitant éventuellement une pause de la perfusion, une oxygénothérapie, un remplissage. Des effets secondaires cutanés sont aussi rapportés avec l’amivantamab et nécessitent une prise en charge adaptée et efficace dès le début de l’initiation du traitement avec une surveillance active et prise en charge rapide des symptômes. Sont décrits des effets indésirables cutanés de type paronychies tous grades confondus touchant 56 % des patients dans le bras expérimental (avec 7 % de grade ≥ 3) ; des rashs cutanés tous grades confondus touchant 54 % (avec 11 % de grade ≥ 3) ; et les dermatites acnéiformes tous grades confondus touchant 31 % des patients (4 % de grade ≥ 3).
Les résultats préliminaires de PAPILLON sont encourageants. Une gestion des toxicités cutanées est néanmoins à prévoir avec information au préalable des patients.
Par ailleurs, la détection de la mutation de l’EGFR insertion de l’exon 20, n’est pas systématiquement faite en routine étant donné la nécessité d’une technologie NGS. Le dépistage de la mutation est donc elle aussi un challenge afin de pouvoir proposer le traitement aux patients cibles.








