Comportement

Le circuit cérébral des addictions identifié

Des chercheurs viennent d’identifier un circuit cérébral qui pousse les souris à adopter des comportements compulsifs, même sans récompense immédiate comme la nourriture. Cela pourrait faire avancer notre compréhension des TOC et des addictions.

  • solar22 / istock
  • 24 Novembre 2025
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    Creuser, renifler, recommencer... Des chercheurs du Karolinska Institutet, en Suède, ont identifié un circuit cérébral capable d'enclencher des comportements répétitifs et compulsifs chez des souris, même en présence de récompenses naturelles comme la nourriture ou le contact social. Cette découverte, publiée dans la revue Science Advances, pourrait bien ouvrir de nouvelles pistes dans la compréhension des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et des addictions.

    Un circuit qui déconnecte du plaisir

    Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont exploré un réseau de neurones reliant le noyau accumbens (centre de la récompense) à une zone de l’hypothalamus, elle-même connectée à l’habénula latérale, impliquée dans le traitement des expériences désagréables. En activant artificiellement ce circuit grâce à l’optogénétique (technique qui utilise la lumière pour contrôler les neurones), les souris se sont mises à adopter des comportements répétitifs, même lorsqu’elles avaient accès à de la nourriture.

    "Nous avons identifié un circuit cérébral capable de faire basculer le comportement en mode répétitif. Cela nous aide à comprendre comment naissent les actions compulsives", expliquent les chercheurs dans un communiqué. Ils ont constaté que ces activations répétées finissaient par induire un état négatif, poussant les rongeurs à ignorer leurs besoins fondamentaux.

    Vers une meilleure compréhension des TOC et addictions ?

    Les auteurs des travaux ont également montré que la suppression d'une partie de ce circuit, entre l'hypothalamus et l'habénula, suffisait à faire disparaître les comportements compulsifs. "Cela nous offre une nouvelle compréhension de la manière dont le cerveau peut prioriser certains comportements au détriment d'autres, même lorsqu'ils ne sont ni fonctionnels ni gratifiants."

    Si ces résultats concernent pour l'instant des modèles animaux, ils pourraient jeter les bases de futurs progrès dans la prise en charge des TOC et des addictions – des pathologies caractérisées par une perte de contrôle des comportements. En identifiant les mécanismes neuronaux à l'origine de cette perte de flexibilité comportementale, la recherche ouvre ainsi des perspectives pour des approches thérapeutiques plus ciblées.

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