Neurologie

Parkinson : le microbiote présente des signes avant les premiers symptômes

Selon une nouvelle étude, certaines caractéristiques du microbiote intestinal des personnes atteintes de la maladie de Parkinson pourraient être présentes bien avant les premiers symptômes neurologiques.

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  • 24 Novembre 2025
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    La maladie de Parkinson touche le cerveau, mais les patients peuvent souffrir de troubles intestinaux bien avant les premiers symptômes neurologiques. Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Communications, des chercheurs ont analysé le microbiote de patients atteints de cette pathologie dans le but d’identifier des marqueurs de la pathologie. 

    Une signature commune au microbiote des patients atteint de Parkinson

    Dans le détail, les scientifiques ont fait une méta-analyse regroupant plus de 4.500 échantillons issus de 22 études internationales. Ils ont étudié ces données grâce à un modèle d’intelligence artificielle. Résultat : ils ont mis en évidence une signature, c’est-à-dire un ensemble de voies microbiennes impliquées dans la transformation des xénobiotiques, des substances chimiques étrangères à l'organisme telles que les pesticides, les solvants ou les polluants. 

    La découverte de cette signature du microbiote intestinal des patients atteints de la maladie de Parkinson suggère que ces microbes pourraient avoir été en contact avec ces composés, indique Stefano Romano, premier auteur de l'étude, dans un communiqué. Cette signature pourrait donc être une caractéristique commune aux patients atteints de cette pathologie.

    Xénobiotiques et risque de Parkinson

    Si cette capacité à transformer les xénobiotiques est plus développée chez les patients atteints de Parkinson, cela pourrait signifier qu’ils y ont été davantage exposés. “Ces résultats sont très intéressants car ils concordent avec les données épidémiologiques actuelles indiquant que l'exposition à ces substances chimiques pourrait augmenter le risque de développer la maladie de Parkinson”, précise Stefano Romano.

    Pour l’instant, les chercheurs ne savent pas déterminer précisément la raison de cette signature du microbiote. Ils émettent plusieurs hypothèses : soit elle reflète une exposition passée à ces polluants, soit elle est un effet de la maladie elle-même ou encore une conséquence des traitements. Pour les valider ou les infirmer, des travaux complémentaires sont nécessaires. 

    Pour l’instant, il n’existe pas de traitement curatif de la maladie de Parkinson, dont souffrent actuellement en France plus de 167.000 personnes, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Mais des solutions médicamenteuses permettent de ralentir la progression de la maladie, d’où l’intérêt de pouvoir détecter ces malades le plus tôt possible. Et pourquoi pas plusieurs dizaines d’années avant les premiers symptômes, grâce au microbiote. 

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