Innovation

Valves dans les trompes : vers une révolution de la contraception féminine ?

Actionnées par un micromoteur de la taille d'un grain de riz, des valves implantées dans les trompes de Fallope peuvent s’ouvrir et se fermer pour empêcher ou non la rencontre ovules et spermatozoïdes.

  • Liudmila Chernetska/iStock
  • 03 Novembre 2025
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    Une alternative sans hormones pour la contraception feminine ? C’est ce que propose la start-up néerlandaise Choice, qui a collaboré avec la société française Silmach, spécialisée dans les micromoteurs. Selon ici Besançon, Peter Van de Graff, président-directeur général de l’entreprise basée aux Pays-Bas est parti d’un constat : "les femmes sont fatiguées par les méthodes de contraception actuelles, avec davantage d'hormones de chimie et des effets secondaires dans leur corps." Ainsi, il a, avec son équipe, tenté de "procéder par la route la plus simple de façon mécanique, c'est-à-dire empêcher, bloquer le contact entre les spermatozoïdes et l'ovule."

    Contraception : des micro-valves dans les trompes de Fallope pilotées de l’extérieur par le son

    Pour ce faire, les scientifiques ont demandé à Silmach d’élaborer un micromoteur, qui est placé sur de minuscules valves de la taille d'un grain de riz. "Il faut imaginer un tout petit moteur qui fait un peu moins d'un centimètre de longueur, un millimètre de large à peu près 0,1 mm d'épaisseur", a expliqué, au journal, Pierre François Louvigné, le directeur général de Silmach. "Il est en silicium, c’est-à-dire la matière utilisée dans les semi-conducteurs et l’électronique. Il fonctionne grâce à un principe électrostatique et consomme très peu d’énergie. En plus, il est inoxydable, inerte et pourra accompagner les femmes toute leur vie sans être changé." Le dispositif est inséré dans les trompes de Fallope, "sans opération chirurgicale". Plus précisément, l’intervention se fait "chez le gynécologue, comme pour un stérilet et ça ne sera ni invasif ni douloureux." Par la suite, la contraception sans fil est pilotée "de l’extérieur" via une sonde posée sur le ventre. Celle-ci émet des ondes sonores, qui permettent de recharger le micromoteur et de changer la position des valves. L’implant "va avoir pour fonction de laisser passer ou pas les spermatozoïdes."

    "Pour l’instant, il n’y a aucun effet secondaire"

    D’après Peter Van de Graff, cette méthode de contraception "ne demande pas beaucoup de réflexion auprès des femmes. Elles n'ont pas à réfléchir tout le temps ou à s'inquiéter tout le temps. Il faut juste prendre la décision. Là, je ne veux pas d'enfant, donc je veux être infertile pendant une période et là je désire un enfant, donc je passe à la fertilité." Mais, les patientes vont devoir attendre, car sa mise sur le marché n'est prévue que "d’ici 2030 ou 2032. (…) Nous avons déjà effectué des tests in vitro (dans du verre) et allons passer in vivo en 2026. Pour l’instant, il n’y a aucun effet secondaire. On doit vérifier absolument tout, être certain que ça fonctionne parfaitement", a-t-il indiqué à 20 Minutes.

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