Obésité
PFAS : les ados présentant des taux élevés reprennent plus de poids après une chirurgie bariatrique
Si les taux sanguins de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont élevés chez des jeunes avant une chirurgie bariatrique, ils présentent un risque accru de reprise de poids, ce qui peut compromettre le succès du traitement.

- Par Geneviève Andrianaly
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- ELENA BESSONOVA/iStock
"La reprise de poids après une chirurgie bariatrique reste un défi clinique, les facteurs environnementaux qui y contribuent étant mal compris. Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), des produits chimiques persistants liés à des dysfonctionnements métaboliques, peuvent influencer l'évolution du poids à long terme", selon des scientifiques de l’université de Californie du Sud (États-Unis). Dans une récente étude, parue dans la revue Obesity, ils ont voulu évaluer les associations entre l'exposition aux PFAS et les changements de l'IMC, du pourcentage de perte de poids et du tour de taille chez les adolescents après une chirurgie bariatrique.
L'exposition aux PFAS est liée à une reprise de poids après une chirurgie bariatrique chez les ados
Pour les besoins des travaux, les auteurs ont suivi 186 adolescents qui ont subi une chirurgie entre 2007 et 2012. Les mesures anthropométriques (c’est-à-dire des particularités dimensionnelles des participants), à savoir le poids, l’IMC et le tour de taille, ont été recueillies au début de l'étude, puis 6, 12, 36 et 60 mois après l'intervention. "Les concentrations plasmatiques préopératoires de sept PFAS ont été mesurées à l'aide d'une chromatographie liquide couplée à une spectrométrie de masse en tandem." Afin d’analyser les données, l’équipe a divisé les patients en trois groupes en fonction de leurs concentrations sanguines de PFAS : exposition faible, moyenne et élevée.
Dans l’ensemble, les patients présentant des concentrations sanguines élevées de PFAS avant l'opération ont pris plus de poids et ont vu leur tour de taille augmenter davantage un à cinq ans après l'intervention. Selon les données, les jeunes dont le poids initial était de 148 kg dans le groupe faiblement exposé aux polluants éternels ont repris en moyenne 16 kg à cinq ans. En revanche, ceux du même poids et les plus exposés aux substances per- et polyfluoroalkylées ont repris en moyenne 21 kg. Les associations les plus fortes ont été observées dans une classe de PFAS, appelée acides sulfoniques, qui comprend l'acide perfluorooctanesulfonique (PFOS), l'acide perfluorohexanesulfonique (PFHxS) et l'acide perfluoroheptanesulfonique (PFHpS). D’après les scientifiques, cette reprise de poids pourrait compromettre les bénéfices métaboliques à long terme.
Les PFAS "représentent un risque modifiable"
Dans les conclusions, ils soulignent que ces résultats pourraient aider les professionnels de santé à adapter les plans de traitement afin de mieux prendre en charge les patients, et apporter des éléments sur les mécanismes biologiques à l'origine des effets des PFAS sur la santé. "L'étude souligne également la nécessité de limiter plus rigoureusement les concentrations de PFAS, qui représentent un risque modifiable, dans les emballages alimentaires, les réseaux de distribution d'eau et autres sources d'exposition."