Inflammation
Le sport aiderait à lutter contre le cancer dès la première séance
Selon une nouvelle étude, une seule séance d'entraînement en résistance ou de HIIT pourrait aider dans la lutte contre le cancer.

- Par Sophie Raffin
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- Inside Creative House/istock
Besoin de motivation pour reprendre la direction de la salle de sport à la rentrée ? Une étude menée par Edith Cowan University (Australie) assure que les bénéfices anti-cancer de l’activité physique peuvent apparaître dès la première séance. Les résultats ont été publiés cet été dans la revue Breast Cancer Research and Treatment.
Entraînement en résistance et HIIT : ces activités réduisent le risque de récidive
Pour évaluer les bénéfices du sport après un cancer, les chercheurs ont réuni 32 survivantes d’un cancer du sein. La moitié d’entre elles devaient participer à une séance d'entraînement en résistance (sports qui impliquent une contraction musculaire générée en réponse à l'application d'une force : levée de poids, pompe…). Les autres volontaires intégraient un groupe d’entraînement fractionné de haute intensité (HIIT). Des échantillons de sang étaient prélevés avant, immédiatement après et 30 minutes après la séance.
Les analyses ont révélé que les deux types d'exercices étaient suivis par une augmentation des niveaux de myokine. Il s’agit d’une protéine produite par les muscles qui a des effets anticancéreux. Selon les estimations de l’équipe, elle pourrait réduire la prolifération du cancer de 20 à 30 %.
"Ces résultats constituent d'excellentes motivations pour intégrer l'exercice physique aux soins de base du traitement du cancer", explique Francesco Bettariga, auteur de l’étude.L'activité physique lutte contre l’inflammation chronique
Les chercheurs reconnaissent que des études supplémentaires pour comprendre les effets protecteurs du sport face au cancer. Mais, selon eux, cela pourrait provenir de sa capacité à réduire l’inflammation, un facteur de risque des récidives et de la mortalité du cancer du sein. En effet, ils ont remarqué que lorsque la masse grasse baisse et que la masse maigre augmente grâce à l'activité physique, les survivants du cancer voyaient l’inflammation chronique diminuer.
Or, “l'inflammation persistante favorise non seulement la progression tumorale en influençant la prolifération cellulaire, la survie, l'invasivité et les métastases, mais inhibe également la fonction immunitaire. Étant donné que le cancer lui-même et les effets secondaires des traitements peuvent augmenter les taux de biomarqueurs inflammatoires, les survivantes d'un cancer du sein présentent un risque accru de progression, de récidive et de mortalité”, précisent les auteurs dans leur communiqué.
Ce qui conduit Francesco Bottariga à conclure : "si nous sommes capables d’améliorer la composition corporelle, nous avons de meilleures chances de réduire l’inflammation, car nous améliorons la masse maigre et réduisons la masse grasse, qui est responsable de la libération de marqueurs anti-inflammatoires et pro-inflammatoires”. Il ajoute qu’une activité physique régulière reste le meilleur moyen de réduire la masse grasse. Les “solutions rapides” n’ont pas les mêmes bénéfices, selon lui.
"Vous ne voulez pas perdre du poids sans faire d'exercice, car vous devez développer ou préserver votre masse musculaire et produire ces substances chimiques que vous ne pouvez pas faire uniquement par le biais d'un régime alimentaire", explique l’expert.