Natalité

Plus de décès que de naissances, une première depuis 1945

Entre mai 2024 et mai 2025, la France a enregistré plus de décès que de naissances, une première depuis 1945.

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  • 26 Jul 2025
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    Entre mai 2024 et mai dernier, le nombre de décès sur un an a dépassé celui des naissances : 651.000 contre 650.000. Depuis 1945, soit la fin de la Seconde Guerre mondiale, c’est la première fois que le solde naturel est négatif en France. "C'est une nouveauté que de basculer du côté négatif, explique Julien Damon, démographe et ancien directeur des études de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), à Ici. Il y a eu une accélération du changement démographique. Cette bascule était prévue par l'Insee pour 2035, donc on a pris dix ans d'avance. C'est dire combien la baisse de la fécondité est importante". 

    "Depuis 2010, après plusieurs années de forte natalité, les naissances reculent chaque année"

    En mai 2025, il y a eu 53.785 naissances en France, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Cela représente une baisse de 4,9 % par rapport à la même période l’an passé. Ainsi, mai 2025 était le "35ème mois consécutif où le nombre de naissances quotidien moyen sur le mois est inférieur à celui du même mois un an auparavant”. 

    Mais la baisse de la natalité est plus ancienne. Hormis quelques rares années de rebond, cette diminution est présente depuis de nombreuses années en France. "En 2023, 677.800 bébés sont nés en France, indique l’Insee. Cela représente une baisse de 48.200 naissances par rapport à 2022. (...) Il s’agit d’une diminution d’une ampleur inédite depuis la fin du baby-boom au milieu des années 1970. (...) Contrairement aux baisses de 1983 ou 1993, celle de 2023 s’inscrit de plus dans une tendance de long terme. Depuis 2010, après plusieurs années de forte natalité (826.800 naissances en moyenne sur 2006-2010 en France hors Mayotte), les naissances reculent chaque année, à l’exception du rebond de 2021”.

    Le solde naturel négatif était prévu pour 2027

    Et la tendance est telle que les décès dépassent désormais les naissances. Dans le rapport "La population de la France va-t-elle diminuer ?” publié cette année par l’Institut national d'études démographiques (Ined), les chercheurs prévoyaient que le solde naturel deviendrait négatif en 2027. Les chiffres réels ont donc deux ans d’avance. 

    D’après leurs projections, ce déficit continuera d’augmenter jusqu’à atteindre − 256.000 vers 2060, puis il se stabilisera. En cause : "l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom aux âges élevés où l’on meurt”. Mais une légère augmentation des naissances est aussi prévue, ce qui va permettre, selon les prévisions de l’Ined - proches de celles de l’Insee -, "une hausse de la population jusqu’à un plafond à 70 millions dans les années 2040 puis une diminution jusqu’à 68 millions en 2070”. 

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    JDF