Onco-Thoracique

CBNPC métastatique : pas de bénéfice en 1ère ligne pour une association PDL-1 / CTLA-4

Dans le Cancer Bronchique Non à Petites Cellules métastatique, l’essai NEPTUNE évaluait l’intérêt de l’association du durvalumab et du tremelimumab. Les résultats montrent une augmentation non significative de la survie globale accompagnée d’un panel d’effets indésirables.

  • Caiaimage/Martin Barraud/iStock
  • 12 Janvier 2023
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    La 1ère ligne de traitement du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) métastatique sans altération ciblable repose actuellement sur une association de chimiothérapie et d’immunothérapie. Il s’agit d’un doublet de platine et de pembrolizumab (anti-PDL1). Ce traitement a été mis au point suite aux résultats des essais KEYNOTE-189 et KEYNOTE-407.

    L’essai NEPTUNE propose quant à lui une 1ère ligne de traitement basée sur une double immunothérapie dans la même population en associant le durvalumab (anti-PDL-1) et le tremelimumab (anti-CTLA-4). Les résultats de cet essai de phase III ont récemment été publié dans le Journal of Thoracic Oncology.

    Double immunothérapie Vs chimiothérapie

    Au total, entre 2015 et 2017, c’est 823 patients qui ont été randomisés avec un ratio 1:1 dans le bras durvalumab + tremelimumab (n=410) d’une part, et le bras chimiothérapie (n=413) d’autre part. Le traitement était administré de la façon suivante : durvalumab 20 mg/kg toutes les 4 semaines associé au tremelimumab 1 mg/kg toutes les 4 semaines jusqu’à progression.

    Les patients étaient stratifiés selon leur taux de PDL-1 (≥ 25 % ou < 25 %). Environ 40 % des patients dans chaque bras avaient un PDL-1 ≥ 25 %. Enfin, le critère de jugement principal était la survie globale.

    Résultats d’efficacité non significatif

    La médiane de survie globale était de 11,7 mois (IC 95% 8,6-15,2) dans le bras double immunothérapie contre 9,1 mois (IC 95 % 7,8-12,6) dans le bras chimiothérapie. Cependant, cette augmentation est non significative (HR=0,71 ; IC95% 0,49-1,05 ; p=0,081).

    A 24 mois, le taux de survie globale était de 26,1 % pour le doublet d’immunothérapie contre 13,6 % pour la chimiothérapie.

    Des effets indésirables non négligeables

    Concernant les données de tolérance, les décès reliés au traitement sont survenus dans 2,4 % des cas pour le doublet d’immunothérapie contre 1,5 % des cas pour la chimiothérapie. Les évènements indésirables de grade 3 ou 4, liés à l’immunothérapie, sont survenus dans 10,7 % des cas contre 0,3 % des cas pour la chimiothérapie.

    Par ailleurs, aucun évènement indésirable de grade 5 a été rapporté chez les patients ayant reçus une chimiothérapie alors que des évènements indésirables de ce grade ont touché 1 % des patients traités avec le doublet.

    La double immunothérapie reste une possibilité

    L’essai NEPTUNE est donc négatif sur le critère de jugement principal qu’est la survie globale. Cependant, on note un taux de survie globale à 24 mois supérieur pour le doublet d’immunothérapies par rapport à la chimiothérapie (26,1 % versus 13,6 %).

    L’essai Checkmate 9LA, qui proposait une association de nivolumab + ipilimumab avec 2 cycles de chimiothérapie versus 4 cycles de chimiothérapie seule en 1ère ligne, a quant à lui montré un bénéfice de survie globale en faveur du traitement expérimental. En effet, dans cet essai, le doublet d’immunothérapie avec une médiane de survie globale de 14,1 mois contre 10,7 mois dans le bras contrôle (HR=0,69; p=0,00065).

    De plus, le bénéfice est maintenu quel que soit le statut PDL-1. Il existe donc un réel besoin de mieux définir la population qui pourrait bénéficier de l’association d’un anti PD(L)-1 et d’un anti CTLA-4.

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