Cardiologie
Post-infarctus : le stress conjugal gêne la récupération
Le stress dans le couple, aussi appelé stress conjugal, peut avoir un impact négatif sur le rétablissement après un infarctus du myocarde.
- Andrii Zastrozhnov/iStock
La qualité de la relation émotionnelle et sexuelle avec le ou la conjoint(e) participe à la bonne santé... en particulier après un infarctus du myocarde.
En effet, d’après une étude, présentée au congrès de l'AHA, un stress conjugal important serait lié à une moins bonne récupération après une crise cardiaque.
Déterminer le niveau de stress dans le couple
Pour mesurer le lien entre stress conjugal et rétablissement après un accident cardiaque, les chercheurs ont demandé à 1.593 adultes de remplir un questionnaire un mois après leur infarctus. Celui-ci s'intitulait "Stockholm Marital Stress Scale", était composé de 17 points, et avait déjà été testé chez des femmes âgées souffrant de problèmes cardiaques à Stockholm, en Suède.
Dans ce questionnaire, il était par exemple demandé si les époux avaient des activités en commun, si la relation était considérée comme aimante ou amicale, etc. L’équipe de Cenjing Zhu, principal auteur de l'étude, ont classé les participants en trois groupes de stress conjugal en fonction de leurs réponses : faible/absent, modéré ou grave. Les participants ont ensuite été suivis pendant une période allant jusqu'à un an.
En parallèle, les scientifiques ont utilisé une échelle pour évaluer dans quelle mesure la santé physique des participants avait pu limiter leurs activités de la vie quotidienne, leur douleur corporelle et leur perception de la santé. La santé mentale était aussi mesurée en prenant en compte le bien-être mental et le niveau d'interaction sociale.
Le stress dans le couple est néfaste après un infarctus
D'après les résultats, le stress dans le couple est néfaste pour les patients qui ont eu un infarctus du myocarde. En effet, les participants souffrant d'un stress conjugal important étaient 67% plus susceptibles de signaler des douleurs thoraciques que les personnes avec un stress conjugal léger ou nul. En outre, la probabilité d'être réadmis à l'hôpital, quelle qu'en soit la cause, augmentait de près de 50% en cas de fort stress dans le couple.
De plus, les participants ayant déclaré des niveaux de stress sévères avaient une qualité de vie inférieure de 8 points. Et ce sont les femmes qui en pâtissent le plus : elles étaient en effet plus nombreuses que les hommes à faire état d'un stress conjugal élevé dans leurs réponses à l'enquête. Près de 4 femmes sur 10 ont déclaré un stress conjugal sévère, contre 3 hommes sur 10.
Une situation qui présente un risque supplémentaire pour les femmes car les maladies cardio-vasculaires comme les crises cardiaques sont la première cause de décès chez les femmes en France.








