Hématologie

Anémie hémolytique par déficit en pyruvate kinase : un traitement corrige la maladie

La possibilité de développer un traitement correcteur d’un déficit génétique en pyruvate kinase pour l’anémie hémolytique correspondante, aide non seulement les patients qui souffrent de cette maladie, mais apporte également de l'espoir aux patients souffrant d'autres troubles similaires.

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  • 19 Avril 2022
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    Le déficit en pyruvate kinase est une maladie chronique rare, héréditaire, associée à une anémie hémolytique. Chez les patients atteints d'une anémie hémolytique par déficit en pyruvate kinase, le mitapivat augmente le taux d'hémoglobine de manière significative chez au moins 40% des malades et diminue l'hémolyse. Aucun nouvel effet indésirable n'a été identifié par rapport à la phase 2 chez les patients ayant reçu le mitapivat.

    Les résultats de cette étude de phase 3 randomisée versus placebo, qui ont conduit la Food and Drug Administration américaine à approuver récemment le mitapivat pour le traitement des adultes avec un déficit en pyruvate kinase, sont publiés dans le New England Journal of Medicine.

    Un essai randomisé validant

    Dans l'essai ACTIVATE, 80 malades ont été randomisés, soit dans le groupe mitapivat (5 mg deux fois par jour, avec possibilité d'escalade à 20 ou 50 mg deux fois par jour), soit dans le groupe placebo, pendant 24 semaines. Le principal critère d'évaluation était une réponse sur le taux d'hémoglobine, qui devait être maintenue sur au moins deux évaluations prévues aux semaines 16, 20 et 24.

    Seize des 40 patients (40%) qui ont reçu le mitapivat ont eu une bonne réponse hémoglobine, contre aucun des patients du groupe placebo. Les patients du groupe mitapivat ont également une réponse plus importante que ceux qui ont reçu le placebo en ce qui concerne les critères secondaires, qui comprenaient d'autres marqueurs de la qualité des globules rouges.

    Les patients traités du groupe mitapivat ont également une amélioration significative de leur qualité de vie par rapport aux patients sous placebo, mesurée par des échelles spécifiques à la maladie.

    Les effets indésirables les plus fréquents sont les nausées (chez 18% des patients du groupe mitapivat et 23% des patients du groupe placebo) et les maux de tête (chez 15% des patients du groupe mitapivat et 33% des patients du groupe placebo).

    Impact direct sur la maladie

    Le déficit en pyruvate kinase est la conséquence de mutations du gène PKLR qui code pour l'enzyme pyruvate kinase dans les globules rouges, une enzyme essentielle au maintien énergétique des globules rouges et, par conséquent, à leur durée de vie normale.

    Le mitapivat peut activer et stabiliser les pyruvate kinases mutées qui sont exprimées dans les globules rouges de certains malades, rétablissant ainsi l'activité de l'enzyme. Le mitapivat permet ainsi d'améliorer ou d'éliminer l'anémie et de prévenir ou d'inverser bon nombre des complications associées au déficit en pyruvate kinase.

    L'anémie hémolytique associée à la déficience en pyruvate kinase entraîne une fatigue chronique, une tolérance réduite à l'exercice et une mauvaise capacité à se concentrer au travail ou à l'école. En outre, la plupart des patients développent d'autres complications potentiellement graves, comme une surcharge en fer dans le foie et/ou le cœur (qui peut provoquer un cancer ou le décès), une ostéoporose, une maladie de la vésicule biliaire, des problèmes thrombo-emboliques et d'autres complications.

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