Onco-thoracique
Carcinome thymique avancé : des longs répondeurs sous pembrolizumab
L’immunothérapie prend sa place dans certains sous-types de tumeurs épithéliales thymiques avec l’observation de réponses tumorales prolongées associées à une tolérance acceptable
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Les tumeurs thymiques sont des tumeurs rares se développant au dépend du médiastin antérieur. Dans 30% des cas une maladie auto-immune est associée au diagnostic, dont la principale pathologie rencontrée est la myasthénie. Les carcinomes thymiques ont le pronostic le plus péjoratif comparativement aux thymomes.
L’immunothérapie, largement utilisée dans la prise en charge des tumeurs non limitées au thorax, a longtemps été contre-indiquée dans les tumeurs thymiques. Ceci principalement par crainte de la toxicité immuno-induite dans ces tumeurs qui entretiennent un lien étroit avec une immunité altérée.
Les auteurs présentent ici les résultats de survie actualisés d’un essai de phase 2 proposant du Pembrolizumab (anti-PD-1) à des patients atteints d’un carcinome thymique avancé en progression après traitements standards. 40 patients ont bénéficié du Pembrolizumab, 200mg toutes les 3 semaines en intraveineux, pour une durée maximale de 2 ans. Les données de survie présentées ici après un suivi de 4,9 ans sont en faveur d’un bénéfice prolongé pour certains patients avec une tolérance acceptable.
Une réponse prolongée observée chez certains patients
Sur les 40 patients inclus dans l’étude, le taux de réponse à 4.9 ans est de 22.5%. La durée moyenne de réponse est de 2.99 ans. La médiane de survie sans progression est de 4.2 mois et la médiane de survie globale de 2.12 années. Le taux de survie à 5 ans est de 18%.
Parmi les 4 patients qui ont interrompu le Pembrolizumab, soit pour toxicité immunologique (hépatite auto-immune, n=1), soit pour accomplissement des 2 ans de traitement (n=2), ou souhait du patient (n=1), et qui ont été rechallengés par le Pembrolizumab à progression, 2 ont répondu au rechallenge.
De façon intéressante, 1 patient qui a présenté une myosite, associée à une myocardite et à une myasthénie, est toujours en rémission complète à 40 mois de traitement, après seulement 2 cycles de Pembrolizumab.
Une toxicité auto-immune à surveiller de façon précautionneuse, mais acceptable
Le taux de désordres auto-immuns est de 15%. Les événements indésirables sévères immuns sont survenus en médiane après 4 cycles de traitements.
La myasthénie a été difficile à prendre en charge et à contrôler chez les patients qui l’ont développée.
En pratique
Pour conclure, l’immunothérapie dans les tumeurs thymiques apporte un bénéfice certain à un sous-groupe de patients qui reste à définir. La survenue de pathologies auto-immunes est un point de vigilance de ce type de traitement dans ces tumeurs.
Il n’y a pas de biomarqueurs à ce jour de prédiction de survenue/de risque d’aggravation d’un syndrome auto-immun sous immunothérapie.








