Infectiologie

Vaccin AstraZeneca : pas pour les plus de 65 ans mais espacement possible

La Haute autorité de santé ne recommande pas le vaccin AstraZeneca aux plus de 65 ans à cause d'un “manque de données”. Les compétences vaccinales doivent être élargies aux pharmaciens et aux sages-femmes.

  • 02 Février 2021
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    Vers la mi-février, les premières injections du vaccin AstraZeneca pourront s’ajouter à celles de Pfizer et de Moderna. Dans un avis rendu ce mardi lors d’une conférence de presse virtuelle, la Haute autorité de santé (HAS) s’est réjouie de l’arrivée de ce nouveau vaccin qui présente “entre 62 et 70% d’efficacité”.

    Elle espère 10 millions de doses dans les 3 prochains mois, “ce qui permet de vacciner 5 millions de personnes supplémentaires”. Concernant l’arrivée potentielle d’autres vaccins, la HAS s’est contentée d’indiquer que tant qu’elle n’a pas de données, elle ne rend pas d’avis.

    Les professionnels de santé et les comorbides

    La HAS a recommandé de ne pas vacciner les personnes de plus de 65 ans car elle considère qu’“il manque des données pour les personnes âgées de plus de 65 ans”, a précisé Dominique Le Guludec, la présidente de la HAS. Elle précise que celles-ci arriveront “dans les semaines qui viennent” et elle suggère, en attendant, de vacciner en priorité tous les professionnels de santé et du secteur médico-social, et les personnes entre 50 et 65 ans en commençant par ceux qui présentent une comorbidité, c’est-à-dire celles qui souffrent d’une pathologie les rendant particulièrement susceptibles de contracter des formes graves de Covid-19. Elle ajoute que cet avis sera revu à la lumière de résultats cliniques complémentaires attendus prochainement, notamment sur l’efficacité du vaccin sur les plus de 65 ans.

    La HAS a également recommandé d’élargir les compétences vaccinales sur ce vaccin de par le fait qu’il est “plus facile à manier, comparable à celui de la grippe et qu’il est bien toléré”. Cet élargissement concerne les pharmaciens et les sages-femmes.

    Espacement des doses

    Concernant l’espacement entre les deux injections, la HAS recommande de laisser entre 9 et 12 semaines. Elle ajoute que tant que des données contraires ne le prouvent, la seconde injection doit être du même vaccin que la première. Par ailleurs, elle a indiqué que deux doses sont bien nécessaires pour que le vaccin soit pleinement efficace alors que les premières données publiées par AstraZeneca ont reposé sur des essais cliniques dans lesquels une partie des patients n’ont reçu qu’une demi-dose en première injection. En réalité, ce ne serait pas lié à un problème de dose mais à un espacement de dose : le vaccin marche mieux lorsque les doses sont espacées jusqu'à 3 mois.

    Les chercheurs d'Oxford et d'AstraZeneca ont constaté que le vaccin semblait plus efficace lorsque l'intervalle entre les deux injections était plus long que les quatre semaines initialement prévues. Parmi les participants aux essais cliniques qui ont reçu deux doses standard à au moins trois mois d'intervalle, le vaccin serait efficace à 82%, contre 55% lorsque les doses sont administrées à moins de six semaines d'intervalle. Des données valables uniquement pour cevaccins si elles sont confirmées.

    L’efficacité après la première dose est tout à fait comparable à l’efficacité globale, a-t-elle précisé. C’est sur la durée de l’immunisation que la deuxième dose devient indispensable. Elle entraine une sur-stimulation, permet d’avoir des taux d’anticorps plus élevés et d’augmenter la protection.”

    Un vaccin vecteur

    Ces résultats encourageants viennent appuyer la stratégie déployée par la Grande-Bretagne et d'autres pays pour réaliser en priorité le plus grand nombre possible de premières doses de vaccins, en écartant les craintes que les gens reçoivent leurs deuxièmes doses plus tard que prévu

    Le vaccin d’AstraZeneca est un vaccin à vecteur, différent des vaccins Pfizer et Moderna qui sont des vaccins à ARN messager. “C’est un virus du singe qui n’est pas pathogène, a précisé Elisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations. On lui a inséré un bout d’ARN du Covid qui fait fabriquer la protéine Spike. Le principe est assez proche de l’ARN messager puisque l’on insère quelque chose qui va induire la fabrication de la protéine Spike.”

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