Dermatologie

Dermatite atopique : un anti-IL31 réduit significativement le prurit

Le némolizumab, nouvelle biothérapie ciblant l’IL31, cytokine impliquée dans la physiopathologie de la dermatite atopique, fait la preuve de son efficacité sur le prurit.

  • Melpomenem/istock
  • 09 Juillet 2020
  • A A

    Après une longue période de désert thérapeutique, l’arsenal thérapeutique de la dermatite atopique s’est enrichi l’an dernier en France avec l’arrivée de la première biothérapie, le dupilumab, anticorps monoclonal ciblant les interleukines 4 et 13. Mais la physiopathologie de la dermatite atopique est complexe, et d’autres anticorps ciblant d’autres interleukines sont en cours de développement. Parmi eux, le némolizumab, qui cible le récepteur de l’IL31, cytokine impliquée dans l’inflammation, les altérations de la barrière cutanée et le prurit, dont l’impact sur la qualité de vie et du sommeil peut être majeur.  

    L’efficacité de cet anti IL31 sur le prurit, mise en évidence dans les études de phase 2, est confirmée dans une étude multicentrique randomisée de phase 3 dont les résultats viennent publiés dans le NEJM. Après 16 semaines de traitement par le némolizumab, le score VAS (Visual analogue scale), qui évaluait le prurit, a été réduit de 42,8%, comparativement à 21,4% dans le groupe placebo (p<0,001).

    En association au traitement habituel

    Cet essai mené au Japon a inclus 215 patients souffrant de dermatite atopique, qui ont reçu, en plus de leur traitement habituel (émollients, dermocorticoïdes, inhibiteurs de la calcineurine en topiques et antihistaminiques oraux) du némolizumab (n=143) ou un placebo (n=72).

    A côté du score VAS, qui constituait le critère principal d’évaluation, les score EASI (Eczema area and severity index), DLQI (Dermatology life quality index) et ISI (Insomnia severity index) ont également évolué favorablement : baisse moyenne de l’EASI de 45,0 % vs 33,2 % sous placebo, score DLQI < 4 chez 40 % des patients traités par némolizumab vs 22% sous placebo et score ISI < 7 chez respectivement 55 % et 21% des patients.

    Les auteurs précisent qu’aucune conclusion ne peut toutefois être tirée de ces critères d’évaluation secondaire en l’absence de protocole d’ajustements multiples.

    Les données de tolérance

    Au niveau de la tolérance, la survenue d’effets secondaires sévères a conduit à l’interruption du traitement chez trois patients sous némolizumab (maladie de Ménière, alopécie, aggravation de la dermatite atopique et œdème périphérique).

    Des réactions au site d’injection ont été rapportés chez 8% des patients sous traitement actif contre 3% sous placebo.

    Il faut désormais évaluer l’impact à plus long terme de ce nouveau traitement biologique dans des essais à plus large échelle et de durée prolongée.  

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.