Pneumologie
BPCO : la piste du dosage des éosinophiles avant d'interrompre la corticothérapie inhalée
Le sevrage en corticoïdes inhalés est associé à une plus grande fréquence des exacerbations chez les sujets dont l'éosinophilie est supérieure à 400/mm3, selon une analyse post-hoc.
- Wellcome Images/Flickr
Chez les patients atteints de BPCO, le taux d’éosinophiles sanguins peut-il permettre d’identifier une population à risque d’exacerbation en cas de sevrage des corticoïdes inhalés ? D’après une analyse post-hoc de l’étude WISDOM qui a été réalisée pour tenter de répondre à cette question, les malades dont l'éosinophilie est supérieure à 400/mm3 correspondent à ce risque.
L’étude WISDOM avait pour objectif de déterminer les conséquences de l’interruption des corticoïdes inhalés chez des patients avec une BPCO traités par une association de bronchodilatateurs bêtamimétiques et anticholinergiques de longue durée d’action. Les résultats de cette étude ont montré que le sevrage progressif de la corticothérapie inhalée ne s’accompagnait pas de la survenue d’exacerbations plus fréquentes si on comparait au groupe où la corticothérapie était maintenue. De plus, une diminution du VEMS d’environ 40 ml a été mise en évidence dans le groupe sevré.
Le bénéfice/risque de la corticothérapie
La question se pose donc de savoir chez quels malades il est possible d’interrompre la corticothérapie inhalée sans risquer d’augmenter les exacerbations, la problématique étant centrée sur le rapport bénéfice/risque de la corticothérapie inhalée dont on sait qu’elle accroît le risque de pneumonie et induit peut-être des conséquences systémiques.
Les auteurs de WISDOM ont donc réalisé des analyses de sous-groupes chez 2296 patients après interruption complète des corticoïdes inhalés pour comparer le taux et le délai de survenue des exacerbations en fonction du taux d’éosinophiles. Cette analyse post-hoc montre que les malades qui ont un taux d’éosinophiles supérieur à 400/mm3, de manière assez certaine, et de 300/mm3, de manière possible, ont une recrudescence des exacerbations après l’arrêt des corticoïdes. On peut donc penser que cette population pourrait être une meilleure candidate à une corticothérapie inhalée.

Etudes à venir
Cependant ces résultats sont issus d’une analyse qui n’a pas été planifiée au départ de l’étude, et il faut donc attendre les données de prochaines études, telle que FLAME, dont l’analyse des éosinophiles a été prévue dans le design initial pour confirmer ou non ces résultats.
D’après un entretien avec le Pr Nicolas Roche, pneumologue, CHU Cochin, Paris

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