Endocrinologie
Substitution par la testostérone : le risque cardiovasculaire est réellement augmenté
La substitution hormonale par la testostérone augmente réellement les risques d'accidents cardiovasculaires chez les plus de 45 ans.
- Tommaso79/iStock
Refaire le plein d'énergie et relancer sa libido : la promesse est engageante. Mais les millions d'hommes qui ont recours aux traitement substitutif par la testostérone courent un risque plus élevé d'AVC ischémique, d'accident ischémique transitoire (AIT) ou d'infarctus du myocarde, en particulier pendant les deux premières années d'utilisation de ces traitements.
C'est ce que rapporte une étude parue dans The American Journal of Medicine qui vient confirmer les préoccupations exprimées par de nombreuses agences de santé concernant les risques associés à ces thérapies.
Un risque 21% plus élevé d'accident cardiovasculaire
Cette étude a utilisé les données des dossiers médicaux de 15 401 hommes âgés de 45 ans et plus et ayant des taux de testostérone abaissés. Elle montre que le risque de'accident cardiovasculaire est de 21% plus élevé chez les utilisateurs de traitement substitutif par la testostérone. Ce risque semble toutefois transitoire puisqu'il diminue après deux années d'utilisation de ces traitements.
"Il existe peu de preuves sur les avantages cliniques à long terme du traitement substitutif par la testostérone pour traiter efficacement les niveaux légèrement décroissants de taux de testostérone endogène chez les hommes âgés mais en bonne santé. Nous recommandons vivement aux cliniciens de procéder avec prudence lorsqu'ils prescrivent ces traitements substitutifs et de discuter des avantages et des risques potentiels avec les patients", souligne Christel Renoux qui a participé à ces travaux.
Utilisées pour soulager des symptômes non spécifiques du vieillissement
Les prescriptions de traitement substitutif par la testostérone ont fortement augmenté depuis 20 ans alors que les taux d'hypogonadisme signalés sont restés stables. Surtout, ces traitements sont de plus en plus souvent prescrits pour soulager des symptômes qui ne sont pas spécifiques du vieillissement, tels que la fatigue ou une légère dégradation du fonctionnement sexuel.
L'étude montre que l'utilisation actuelle des traitements substitutifs par la testostérone est liée à un risque de mortalité globale plus réduit, mais précise que cela pourrait être dû au fait que les cliniciens interrompent désormais plus rapidement le traitement hormonal chez les patients dont ils constatent une détérioration de l'état de santé.








