Médecine interne

Lupus : des anomalies précoces sur la lignée lymphocytaire B

Chez les personnes atteintes de lupus érythémateux disséminé, les signaux entraînant l'expansion et l'activation des cellules B sont présents à un stade plus précoce de maturation qu'on ne l'avait cru auparavant.

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  • 04 Juillet 2019
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    Chez les personnes souffrant de lupus érythémateux disséminé, certains lymphocytes B sont anormalement activés. Ils produisent ainsi des auto-anticorps qui réagissent contre différents organes et tissus de l’organisme, provoquant une variété de symptômes, tels que la fatigue, des douleurs articulaires, des éruptions cutanées et des problèmes rénaux.

    Une nouvelle étude sur le lupus érythémateux disséminé (LED), une maladie auto-immune touchant de nombreux organes, montre que les anomalies de la lignée lymphocytaire B à l’origine de la maladie sont présentes à un stade beaucoup plus précoce, au stade des lymphocyte B naïfs au repos. Les résultats sont publiés dans la revue Nature Immunology.

    Une analyse détaillée de l'ADN

    Les chercheurs ont étudié des échantillons de sang de 9 femmes afro-américaines atteintes de LED et de 12 témoins sains. Ils ont d'abord trié les lymphocytes B en sous-ensembles, puis ont examiné l'ADN dans les lymphocytes B, analysant les modèles d'activité des gènes.

    La même équipe avait précédemment observé que les personnes atteintes de LED avaient une expansion des cellules B « naïves activées » et DN2 B, en particulier pendant les poussées, périodes où leurs symptômes sont plus graves.

    Paramètres épigénétiques

    En examinant les paramètres épigénétiques, traits héréditaires non codés dans la séquence d'ADN, et les modèles d'activité des gènes, les chercheurs ont pu voir des signes d'activation dans les lymphocytes B « naïves au repos », qui précèdent les cellules B naïves activées. Ils supposent que les cellules B naïves au repos sont stimulées par des voies réceptrices particulières.

    D’après eux, cela « fournit une fenêtre importante pour comprendre les déclencheurs antigéniques précoces ». Les auteurs ont également été en mesure d'identifier les réseaux régulateurs qui sont à l'origine du phénotype de la maladie dans les cellules B du LED.

    Une signature de la maladie

    Chez les personnes atteintes de LED, les signaux d'expansion et d'activation des cellules B sont donc présents à un stade plus précoce de la différenciation des cellules B qu'on ne le croyait auparavant. Ces données indiquent une signature de la maladie dans tous les sous-ensembles de cellules B, et surtout sur les cellules B au repos matures, dominée par l'enrichissement de la chromatine accessible dans les motifs des facteurs de transcription AP-1 et EGR.

    Ceci suggère que ces cellules ont pu être exposées à des signaux induisant la maladie et que ces modèles d'activité génétique pourraient être utilisés comme biomarqueurs de risque de la maladie. Ensemble, ces résultats ouvrent de nouvelles voies pour de futurs traitements.

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