Oncologie

Lymphœdème du bras : une nouvelle technique de diagnostic optimise le traitement

Une nouvelle technique permettrait de mieux dépister un lymphœdème du bras après traitement chirurgical ou radiothérapeutique d’un cancer du sein. Un élément essentiel pour attribuer aux bonnes personnes un traitement qui est lourd et coûteux.

  • SanneBerg/istock
  • 27 Mai 2019
  • A A

    La spectroscopie de bio-impédance est supérieure à la simple mesure du bras avec un mètre-ruban pour évaluer le risque qu’a une femme de développer un lymphœdème après une chirurgie du cancer du sein. Ce sont les résultats provisoires d'une étude publiées dans la revue Annals of Surgical Oncology.

    L'étude internationale multicentrique PREVENT a recruté un total de 1 201 participantes et les résultats publiés ont porté sur les 500 premiers à avoir fait l'objet d'un suivi pendant 12 mois ou plus. Elle compare les deux méthodes d'identification des femmes qui devraient se voir prescrire des contentions (manchons et gantelets de compression) pour réduire le liquide lymphatique dans le bras et prévenir la progression du lymphœdème en cas maladie.

    Moins de progression du lymphœdème

    Le dépistage du lymphœdème par la spectroscopie de bio-impédance réduit les taux de progression d'environ 10 %, une amélioration cliniquement significative.

    Ces résultats sont le produit d’une analyse intermédiaire d'un essai contrôlé en cours appelé PREVENT, lancé en 2014. Les participants identifiés à risque de lymphœdème ont reçu des manchons et des gantelets de compression à porter 12 heures par jour pendant 28 jours pour prévenir la progression vers le lymphœdème. Les patients qui ont malgré tout développé un lymphœdème ont été adressés à des spécialistes pour une physiothérapie décongestive complexe, une technique qui nécessite de nombreuses ressources, n’est pas présente partout et coûte cher.

    Techniques de mesure

    Les cliniciens utilisent traditionnellement des mètres-rubans pour dépister et évaluer le lymphœdème chez les patientes atteintes d'un cancer du sein, mais cette méthode peut varier grandement selon le clinicien et elle mesure l’ensemble des tissus et pas seulement le lymphœdème.

    La spectroscopie de bio-impédance est une procédure indolore et non invasive qui consiste à faire passer un signal électronique à travers le corps. La technologie est similaire à celle des moniteurs électroniques pour l'indice de masse corporelle, mais en beaucoup plus raffiné.

    Le dispositif de bio-impédance mesure uniquement le liquide lymphatique alors que le mètre-ruban mesure tout (circonférence du bras), y compris l’œdème. L'appareil est plus sensible aux changements du liquide lymphatique.

    Différences de mesures

    Bien que l'étude ait montré que tous les participants à l’étude ont eu des taux réduits de progression vers le lymphœdème nécessitant une prise en charge spécifique, le groupe des personnes évaluées par le mètre-ruban a eu un traitement spécialisé plus souvent et plus tôt.

    Il est possible qu'à trois mois après l'intervention chirurgicale, certains patients gardent une réponse inflammatoire du bras qui est identifiée par le mètre-ruban comme un lymphœdème. La spectroscopie de bio-impédance ne peut donc pas être accusée d’être trop sensible et d’identifier des faux positifs par rapport au mètre-ruban.

    Le lymphœdème lié au cancer du sein touche entre 20 % et 30 % des femmes en raison des lésions des voies lymphatiques axillaires causées par la chirurgie, la radiothérapie et certains médicaments. Le lymphœdème cause un gonflement du bras qui peut être physiquement et psychologiquement débilitant et qui expose les femmes à un risque accru d'infection.

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.