Pneumologie
Asthme : le NO est un bon marqueur de l'inflammation bronchique
La mesure du NO expiré est une méthode d’examen simple et non invasive qui permet d’évaluer l’inflammation bronchique. Une revue systématique sur son apport dans l’amélioration de la prise en charge de l’asthme de l’adulte a été publiée récemment dans l’European Respiratory Journal.
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Sur plus de 5000 publications identifiées sur l’évaluation de la mesure du NO expiré (FeNO), les auteurs de la revue systématique n’ont retenu que six essais randomisés qui permettent de répondre à certaines questions sur ce biomarqueur.
Premier message de cette revue, la mesure du NO expiré seule n’apporte pas de bénéfice concernant le nombre d’exacerbations sévères comparée à l’utilisation des méthodes classiques. De même, le suivi du malade par le NO expiré ne permet pas de réduire l’utilisation de la corticothérapie inhalée. En revanche, il apparaît clairement que l’utilisation de ce biomarqueur est associée à une diminution très nette du nombre d’exacerbations toutes sévérités confondues. Il semblerait qu’avec le NO expiré, on puisse suivre de plus près les malades ayant une inflammation et intervenir de façon adéquate.
Large zone d’incertitude
Le deuxième message délivré par les auteurs de la revue souligne l’hétérogénéité de toutes les études concernant les critères d’inclusion des patients et surtout la valeur des seuils de NO expiré à partir desquels il est possible de déterminer la présence ou non d’une inflammation. Selon les dernières recommandations de l’American Thoracic Society, un NO supérieur à 50 ppb (partie par milliard) signifie que l’inflammation est probable, un NO inférieur à 20 ppb que l’inflammation est peu probable. Entre 20 et 50 ppb, il n’est pas possible de conclure, la zone grise d’incertitude étant assez large. On comprend ainsi la difficulté de l’utilisation d’un tel biomarqueur seul.
Il est donc nécessaire de disposer d’études véritablement uniformes concernant les critères d’inclusion pour connaître le type de malades pouvant le mieux bénéficier de la mesure du NO expiré et savoir à quel moment au cours de la maladie la réaliser, ainsi que pour bien choisir le seuil à partir duquel on peut affirmer ou infirmer l’existence d’une inflammation bronchique. Il est maintenant possible d’avoir une idée plus précise de ce seuil et des recommandations vont bientôt être publiées pour le définir et diminuer la zone grise d’incertitude.
D’après un entretien avec le Pr Anh-Tuan Dinh-Xuan, pneumologue au CHU Cochin, Paris

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