Pneumologie
Cancer du poumon : les TKI augmentent la survie des sujets mutés BRAF
L’analyse du traitement en vraie vie confirme l'intérêt de la prescription d'un TKI chez les sujets atteints d’un cancer pulmonaire non à petites cellules et porteurs de la mutation BRAF puisque la survie augmente de façon significative après un traitement par TKI. D’après un entretien avec Didier Debieuvre.
- alex-mit / iStock
Une étude rétrospective, parue en février 2019, dans Lung Cancer, a sélectionné 72 sujets atteints de CBNPC métastatique mutés BRAF, âgés de 44 à 90 ans, dont 61% sont des femmes et 2/3 d’entre eux fumeurs ou anciens fumeurs. Le début du CBNPC métastatique devait être antérieur de plus de 6 mois à la date de révision des dossiers. La survie globale des sujets a été observée après traitement par chimiothérapie de première ligne et traitement par TKI en deuxième ligne ou plus ou encore sans TKI. Vingt sujets ont reçu des TKI à un moment de leur traitement.
Efficacité réelle d’un TKI chez les sujets mutés BRAF
Le docteur Didier Debieuvre, chef de service de pneumologie du GHR de Mulhouse, rappelle que les anomalies moléculaires BRAF sont présentes dans 2 à 3% des CBPNPC que les sujets soient fumeurs, anciens fumeurs ou non-fumeurs, et que des thérapies ciblées efficaces et bien tolérées sont accessibles. Il relève que le bénéfice des TKI, quelle que soit la ligne de traitement, est significatif puisque la survie globale médiane est de 56,5 mois versus 27,2 mois sans TKI. Il précise également que le même bénéfice a été observé chez les patients non métastatiques au départ.
Une AMM seulement pour le mélanome
Didier Debieuvre explique que les TKI ont une AMM européenne et sont validés par la FDA depuis 2017 dans le traitement du mélanome et du cancer bronchique non à petites cellules mais qu’en France, seule l’AMM pour le traitement du mélanome a été obtenue. Les autorités sanitaires françaises demandent une étude « TKI versus non TKI » sur des séries plus volumineuses. Didier Debieuvre regrette cette pénalisation pour les sujets qui ne peuvent pas bénéficier d’un traitement, à l’évidence, plus efficace.
En conclusion, un bénéfice significatif du traitement par TKI peut être apporté, en vraie vie, chez les sujets atteints de CBNPC avec mutation BRAF. L’efficacité et la bonne tolérance de ce traitement doivent pousser le autorités françaises à autoriser l’AMM dans cette indication.








