Oncologie

Cancer du rein avancé : une association fait mieux que le traitement standard

L'association d'une immunothérapie et d'une thérapie ciblée est plus efficace contre les cancers du rein au stade avancé ou métastatique, selon deux nouvelles études présentées au congrès de l'ASCO-GU. 

  • 18 Février 2019
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    Deux nouvelles études, publiées samedi 16 février dans le New England Journal of Medicine et dont les résultats intermédiaires ont été présentées lors du congrès ASCO-GU 2019 apportent des résultats très encourageants dans le traitement du cancer du rein métastatique

    La première étude est un essai clinique de phase 3 mené par l'Institut du Cancer du Dana-Farber (Boston, États-Unis). Elle montre que la combinaison d'une immunothérapie, l'avelumab, et d'un traitement ciblé, l'axitinib (anti-VEGF), pourrait devenir un nouveau standard du traitement de première ligne chez les malades souffrant d'un cancer du rein métastatique. 

    Diminution des tumeurs 

    Les travaux ont porté sur 886 patients atteints de cancer du rein. Parmi eux, 442 ont reçu de l'avelumab (une immunothérapie anti-PD-L1) et de l'axitinib en thérapie ciblée également, et 444 ont reçu le sunitinib, un anti-VEGF de première génération pour le traitement du cancer du rein métastatique. 

    Les malades qui ont reçu l'association ont eu un avantage significatif dans la survie sans progression par rapport à ceux traités en monothérapie. L'étude a montré que la survie moyenne sans progression était de 13,8 mois chez les patients traités par l'avelumab et l'axitinib, comparativement à 7,2 mois chez ceux traités par le sunitinib.

    "Les patients recevant l'association médicamenteuse ont également un taux de réponse plus élevé - ce qui signifie que leurs tumeurs ont diminué - comparé à celles du groupe recevant uniquement du sunitinib", a expliqué Toni K. Choueiri, MD, auteur principal des recherches parues dans le New England Journal of Medicine.

    47% moins de risques de décès 

    La deuxième étude, également parue dans le NEJM, a testé un autre type d'association sur une cohorte de 861 patients atteints de cancer du rein : la première avec une combinaison de pembrolizumab (immunothérapie anti-PD-L1) et d'axitinib à nouveau et la seconde avec du suninib uniquement.

    Parmi les patients qui ont participé à l'étude, 432 ont reçu du pembrolizumab par voie intraveineuse et de l'axitinib comme traitement, et 429 ont reçu du sunitinib. Les résultats montrent que la survie moyenne sans progression de la maladie est de 15,1 mois dans le groupe pembrolizumab-axitinib contre 11,1 mois chez les patients traités au sunitinib.

    Les patients qui ont reçu le traitement combiné pembrolizumab-axitinib présentent donc un risque de décès inférieur de 47 % et un risque de progression de la maladie inférieur de 31 % à ceux qui ont reçu le sunitinib.

    Des recherches plus approfondies sont nécessaires 

    Ces deux études ont donc des résultats similaires, à savoir que les immunothérapie anti-PD-L1 en association avec un anti-VEGF de 2e génération améliorent nettement les chances de survie et stoppent davantage la progression de la maladie que le traitement de référence par anti-VEGF de 1ère génération en monothérapie. Cette nouvelle piste s'avère donc prometteuse, même si les traitements combinés expérimentés dans ces deux études ne sont pas encore approuvés par la Food and Drug Administration pour le cancer des cellules rénales. 

    Pour le Dr Bernard Escudier, ancien président du groupe génito-urinaire de l'Institut Gustave Roussy en France, qui a publié un éditorial dans le NEJM au sujet de ces 2 nouveaux travaux : "Ces deux combinaisons devraient devenir de nouvelles normes de soins et être incorporées dans les futures directives."

    Reste à savoir si l'efficacité de ces traitements se confirment à long terme et laquelle des association est la plus intéressante, sachant qu'une autre asociation anti-PD1 + anti-CTLA4 a également démontré un bénéfice chez le même type de malades et versus sunitinib également.

    Les experts soulignent donc la nécessité de suivre les patients plus longtemps, ainsi que de mener des recherches plus approfondies sur la manière globale dont les immunothérapies influencent les approches thérapeutiques.

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