Pneumologie
CBNPC : efficacité de l’osimertinib sur la qualité de vie, surtout chez les patients doublement mutés
Des études montrant l’efficacité des TKI chez les patients souffrant de cancer bronchique non à petites cellules mutés EGFR ont apporté de nouvelles données, notamment sur la qualité de vie. D’après un entretien avec Jacques Cadranel.
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Deux études parues dans Journal of Clinical Oncology et Lung Cancer ont cherché à évaluer l’efficacité de l’osimertinib sur la survie sans progression et la qualité de vie, chez les patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules muté EGFR, versus chimiothérapie. Au total, 400 sujets ont été inclus. Les résultats ont montré une survie sans progression de 10,1 mois chez les patients traités par osimertinib contre 4,4 mois sous chimiothérapie. La seconde étude a proposé des questionnaires d’évaluation sur la qualité de vie globale et respiratoire. Il s’est avéré qu’une réduction importante de la plainte symptomatique était présente chez les patients ayant bénéficié de l’osimertinib. Une troisième étude, publiée dans Lung Cancer a cherché à déterminer les éléments qui permettent d’évaluer « à priori » l’efficacité de l’osimertinib. Une quantification du ratio allélique a été faite chez 33 sujets et les résultats ont montré que plus le ratio allélique est important plus la réponse à l’osimertinib est rapide et prolongée.
Amélioration plus importante et plus longue de la qualité de vie
Pour le Professeur Jacques Cadranel, oncologue thoracique à l’hôpital Tenon, à Paris, les deux premières études confirment les résultats de toutes les autres comparant l’osimertinib à la chimiothérapie : l’osimertinib se montre plus efficace, mieux toléré et apporte une amélioration de la qualité de vie plus grande et plus longue. Les patients symptomatiques au diagnostic ont une réduction significative de leur plainte qu’elle soit liée à la toux, à la douleur ou à la dyspnée. Ces études vont donc dans le sens d’une AMM de l’osimertinib chez les sujets ayant une résistance secondaire après un traitement par TKI de première ou deuxième génération.
Pronostic différent selon le ratio allélique
La troisième étude, menée au Japon, a quantifié le ratio allélique chez 33 patients, c’est-à-dire qu'elle a compté les particules d’ADN porteuses de la mutation T790. La proportion de cellules tumorales doublement mutées a été évaluée. Deux lots de malades ont été isolés : 2/3 d’entre eux ont un ratio supérieur à 40% et 1/3 a un ratio inférieur à 40%. L’étude a montré que 90% des sujets ayant un ratio élevé ont eu une réponse rapide à l’osimertinib contre 50% seulement pour les sujets à ratio faible. Pour Jacques Cadranel, les patients à ratio allélique bas, ont une tumeur plus hétérogène et ont donc plus de raisons d’avoir des résistances. La qualité de la régression chez les sujets avec ratio élevé a montré une survie sans progression plus longue. Cependant, l’étude n’est pas assez puissante pour donner des résultats significatifs.
En conclusion, l’osimertinib a changé la prise en charge des malades et incite à mieux surveiller et de façon plus rapprochée les sujets à ratio allélique faible en raison de leur moindre réponse. Des études de plus grande ampleur sont encore nécessaires.









