Cardiologie

Alimentation : 10 habitudes responsables de 50% des décès cardio-métaboliques

Un apport non-optimal de 10 aliments est associé à près de la moitié des décès par maladie cardiaque, accident vasculaire cérébral ou diabète de type 2.

  • nmedia/epictura
  • 10 Mars 2017
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    En 2012 aux USA, un apport non-optimal de 10 aliments a été associé à 318 656 décès cardio-métaboliques, soit 45,4% de l’ensemble des décès cardio-métaboliques (cardiaque, accident vasculaire cérébral ou diabète de type 2). Les proportions les plus élevées de décès cardio-métaboliques estimées sont liées à un excès de sodium, un apport insuffisant de noix/graines, un excès de viandes transformées et une faible consommation en acides gras oméga-3 à partir des poissons. Ces données sont publiées dans le JAMA.

    Une évaluation des risques par habitude

    Un modèle comparatif d'évaluation des risques a été réalisé en incorporant les données démographiques aux USA avec les données des enquêtes nationales sur l'évaluation de la santé et de la nutrition (National Health and Nutrition Examination Surveys) à 2 périodes (1999-2002 : n = 8104 ; 2009-2012 : n = 8516), ainsi que les estimations des associations entre alimentation et maladies dans les méta-analyses et les essais cliniques, avec les estimations nationale des causes de mortalité dans le National Center for Health Statistics..

    Une hiérarchie des habitudes à risque

    Parmi les habitudes diététiques à risque, la plus forte proportion de décès cardio-métaboliques était attribuée à une consommation excessive de sodium (9,5%). Ce risque majeur est suivi du risque associé à une faible consommation de noix et de graines (8,5%), puis celui d’une consommation élevée de viandes transformées (8,2%), d’une faible consommation d’omega-3 à partir des poissons (7,8%), d’une faible consommation de légumes (7,6%) et de fruits (7,5%), d’une forte consommation de boissons sucrées (7,3%), d’une faible consommation en graisses polyinsaturées (2,3%) et d’une forte consommation en viandes rouges non transformées (0,4%).

    Un sur-risque chez les hommes

    Dans les analyses de sous-groupes, les chercheurs ont constaté que la mortalité cardio-métabolique associée à chaque habitude diététique était « modestement plus élevée » chez les hommes que chez les femmes, la plus grande différence pour le sexe étant observée pour les viandes transformées.

    Les taux de décès cardio-métaboliques associés au régime alimentaire sont également plus élevés chez les Noirs et les Hispaniques par comparaison aux caucasiens. Ils sont aussi plus élevés aux âges plus jeunes par rapport aux âges plus élevés, et chez les participants qui ont un faible niveau de scolarité par rapport à un niveau d’éducation plus élevé.

    En pratique

    Ces résultats suggèrent qu’une consommation excessive de sodium est une cible critique (9,5% des décès cardio-métaboliques) parmi les comportements alimentaires à risque. Par ailleurs, le nombre de décès liés à une consommation insuffisante d'aliments sains est au moins aussi important que le nombre de décès liés à une consommation excessive d'aliments malsains.

    Les disparités liées au revenu dans les niveaux actuels et les tendances au fil du temps de la consommation nationale de noix/graines, fruits et boissons sucrées contribuent probablement à ces disparités dans la mortalité liée à l'alimentation par race et par niveau d’éducation.

    La précision des estimations rapportée dans cette étude doit être interprétée avec précaution : la fraction excédentaire des décès dus à une maladie cardio-métabolique liée à un régime non-optimal s'appuie sur une hypothèse de causalité. Mais, que les auteurs surestiment ou sous-estiment les effets potentiels d’un comportement alimentaire particulier, les avantages probables d’une alimentation optimisée sont substantiels et justifient des politiques conçues pour modifier les habitudes alimentaires et améliorer la santé.

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