Onco-dermato

Lymphome T cutané réfractaire : le cusatuzumab intègre l’arsenal thérapeutique ?

Le lymphome cutané à cellule T (CTCL) est difficile à traiter à un stade avancé, et de nombreux patients rechutent et nécessitent plusieurs lignes de traitement. Il n’existe pas de traitement curatif en dehors de la transplantation de cellules souches hématopoïétiques allogéniques. Le cusatuzumab, pourrait être une promesse thérapeutique.

  • 24 Juin 2023
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    Une étude de phase I/II, ouverte, non randomisée multicentrique publiée dans Cancer étudie les avantages cliniques du cusatuzumab dans les CTCL récidivant/réfractaire (R/R).

    Cet anticorps monoclonal est dirigé contre le CD70, souvent produit avec son récepteur le CD27, et impliqué dans la prolifération et la survie des cellules malignes.

    Le substratum scientifique

    Cet anticorps permet une destruction cellulaire par le biais de ses fonctions effectrices, y compris la cytotoxicité dépendante du complément, la phagocytose cellulaire et l'amélioration de la cytotoxicité à médiation cellulaire dépendante des anticorps.

    Il permet une diminution des cellules T circulantes et une déplétion spécifique des cellules de Sézary. Tout patient présentant une expression de CD70 dans plus de 10 % des cellules malignes pouvait être inclus.

    Un profil de safety satisfaisant

    Dans cette étude, 27 patients atteints de LTCR (14 MF, 9 SS, 2 folliculaires, 1 ALCL) ont reçu du cusatuzumab à raison de 1 mg/kg (n = 11) ou 5 mg/kg (n = 16) une fois toutes les 3 semaines avec une prémédication par anti-histaminiques et corticoïdes. Parmi tous les patients, 73 % du groupe 1 mg/kg et 50 % du groupe 5 mg/kg avaient reçu 5 traitements antérieurs ou plus.

    La pharmacocinétique, l'immunogénicité, l'expression de CD70 et la biologie de CD70/CD27 ont également été évaluées. Les effets indésirables les plus fréquents comprenaient des réactions liées à la perfusion, une pyrexie et des troubles de l'humeur. Dix-huit effets indésirables graves (grade 1-3) ont été observés. Il n'y a pas eu d'éruptions cutanées ou d'augmentation d'infections.
     

    Un taux de réponse encourageant

    Pour 8 des 11 patients recevant la dose de 1 mg/kg, on a relevé des concentrations de cusatuzumab indétectables à la fin du traitement (demi-vie moyenne de 180 heures), et, dans certains cas, une perte de réponse. Cet effet a été considérablement réduit chez les patients recevant 5 mg/kg (demi-vie moyenne de 252 heures). Le taux de réponse global a été de 23 %, dont 1 réponse complète et 5 réponses partielles (RP) et 9 stabilités lors d’un suivi médian de 5,2 mois.

    Les patients atteints du syndrome de Sézary (SS) ont obtenu un taux de réponse global de 50 % : 60 % de RP avec une dose de 5 mg/kg contre 33 % avec une dose de 1 mg/kg soutenant un mécanisme dose-dépendant. Le cusatuzumab a donné des résultats positifs chez des patients pour lesquels le traitement par mogamulizumab a échoué, justifiant de confirmer son potentiel dans de futures études.  

     

     

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