Cystites
Infection urinaire : l’Europe entre ignorance et idées fausses
Les Européens sont mal informés en ce qui concerne les cystites : un sur trois ne connaît pas cette infection urinaire.

- Par Mégane Fleury
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- seb_ra/ISTOCK
Plus d’une femme sur deux souffrira d’une infection urinaire dans sa vie. Pourtant, elles sont nombreuses à manquer d’information sur cette pathologie fréquente. À l'occasion de la semaine de l’urologie, organisée jusqu’au 26 septembre, l’Association européenne d’urologie présente les résultats d’une étude réalisée en Europe. Elle révèle un "manque inquiétant de compréhension du public concernant la cystite et les infections urinaires".
Cystite : une maladie mal connue des Européens
Cette enquête est basée sur les réponses de plus de 3.000 adultes en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni. "35 % des personnes interrogées ne parvenaient pas à définir correctement la cystite comme une infection urinaire, certains la confondant avec une affection cutanée, voire une allergie alimentaire, expliquent les auteurs. Parmi les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans, moins de la moitié (45 %) étaient capables d’identifier correctement la cystite." La pathologie est plus fréquente chez les femmes, pourtant, un homme sur cinq pensait, à tort, que les hommes étaient plus fréquemment touchés. "Il est encourageant de constater que la sensibilisation était plus élevée chez les femmes elles-mêmes, 63 % d'entre elles identifiant correctement leur risque accru, contre seulement 38 % des hommes", indiquent-ils.
Un manque de connaissance des stratégies de prévention des infections urinaires
Les infections urinaires sont évitables : certains réflexes et habitudes diminuent le risque d’en être atteints. Mais ces règles de prévention demeurent mal connues. Si 71 % des participants savaient que boire beaucoup d’eau diminue le risque, moins de la moitié d’entre eux étaient avertis de la nécessité d’une bonne hygiène, notamment de s’essuyer de l’avant vers l’arrière aux toilettes. "Seuls 35 % comprenaient le besoin d'uriner après un rapport sexuel", observent les auteurs. Au total, un participant sur six ne connaissait aucune des méthodes de prévention.
Certains participants percevaient les antibiotiques comme des médicaments préventifs. "Si toutes les infections urinaires ne nécessitent pas d'antibiotiques, 16 % des personnes interrogées pensent à tort qu'elles sont systématiquement nécessaires, une idée fausse qui alimente la surconsommation et la résistance aux antibiotiques", précisent les auteurs. Or, l’utilisation raisonnée et adaptée de ces traitements est primordiale pour lutter contre la résistance des bactéries. "Les infections urinaires touchent plus de 400 millions de personnes dans le monde et sont responsables d'environ 240.000 décès chaque année, alerte le professeur Gernot Bonkat, président du groupe d’experts chargés des recommandations en matière d’infection de l’Association européenne d’urologie. L’augmentation de la résistance aux antibiotiques les rend plus difficiles à traiter."