Cigarette
Vapoter pourrait augmenter le risque de diabète
Contrairement aux idées reçues, la cigarette électronique n’est pas sans danger et pourrait, comme le tabac, favoriser le prédiabète, en particulier chez les plus vulnérables, selon une étude.

- Par Stanislas Deve
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Alors que les cigarettes électroniques sont souvent présentées comme une alternative moins nocive au tabac, une nouvelle étude de l'Université de Géorgie, aux Etats-Unis, vient remettre en question cette idée reçue. Publiée dans la revue AJPM Focus, cette recherche révèle un lien significatif entre l'usage de la cigarette électronique, du tabac classique ou des deux, et un risque accru de développer un prédiabète ou un diabète.
Vapoter, fumer... même combat pour le pancréas ?
Selon les chercheurs, les utilisateurs de cigarettes électroniques ont 7 % de risques en plus de développer un prédiabète. Ce chiffre grimpe à 15 % pour les fumeurs de tabac classique et atteint 28 % pour ceux qui combinent les deux. "L'utilisation de la cigarette électronique seule augmente la probabilité de prédiabète, tandis que l'utilisation conjointe des deux produits entraîne un risque supplémentaire", souligne Sulakshan Neupane, auteur principal de l'étude, dans un communiqué.
S’ils peuvent paraître modestes, ces chiffres représentent des milliers de cas supplémentaires : environ 7.000 nouveaux prédiabètes chaque année aux États-Unis. En cause ? Une possible résistance à l'insuline à court terme et une prise de poids, deux facteurs bien connus dans la genèse du diabète.
Des disparités sociales et ethniques marquées
L'étude pointe également des inégalités notables : les personnes noires, hispaniques ou asiatiques, vivant dans des conditions socio-économiques précaires, sont davantage touchées. "Les personnes qui ne gagnent pas suffisamment leur vie subissent un stress mental et ont tendance à fumer ou à consommer de l'alcool pour réduire ce stress", explique Neupane, soulignant un cercle vicieux entre stress, comportements à risque et santé métabolique dégradée. A noter également que les personnes en surpoids ou obèses qui vapotent ou fument présentent des résultats encore plus alarmants. Ces facteurs se combinent et aggravent en effet le risque de manière significative.
Tout n'est pas perdu : la pratique régulière d'une activité physique pourrait réduire le risque de prédiabète de 8 % chez les fumeurs, selon les chercheurs. Un levier simple mais efficace pour contrer ces effets néfastes. "Il ne s'agit plus seulement des poumons, mais de tout le corps et de la santé métabolique", conclut Neupane.