Virologie

Sida : les femmes verrouillent plus efficacement le VIH dans leurs cellules que les hommes

Selon une nouvelle étude, les femmes sous traitement verrouillent plus efficacement le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) dans l'ADN de certaines cellules que les hommes. 

  • Artem_Egorov/iStock
  • 20 Septembre 2025
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    Environ 40,8 millions de personnes vivaient avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) à la fin de l’année 2024, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). 77 % d’entre elles recevaient un traitement antirétroviral, qui agit directement contre le virus et l’empêche de se multiplier. 

    Le VIH persiste dans l'ADN de certaines cellules

    Mais les antirétroviraux “ne permettent pas de le déloger de toutes les cellules de l'organisme, ni de le détruire, indique l’Assurance Maladie. En effet, le VIH persiste dans l'organisme en étant intégré dans l'ADN de certaines cellules. Le virus reste sous forme latente puis peut se mettre à proliférer à nouveau lors d'une interruption du traitement par exemple.” Raison pour laquelle le traitement doit être poursuivi à vie, faute de solution curative.

    Selon une nouvelle étude, publiée dans la revue Science Translational Medicine, les femmes sous traitement verrouillent plus efficacement le VIH dans l'ADN de certaines cellules que les hommes. En effet, le sexe influence les réponses immunitaires et pourrait donc influencer l'évolution des cellules “réservoirs”, celles où le virus se cache, appelées provirus.

    Lors de leurs travaux, les scientifiques ont étudié plus de 4.073 provirus issus de 30 femmes et de 35 hommes. Tous étaient porteurs du VIH et traités par antirétroviraux pendant une durée de 20 ans.

    Le système immunitaire des femmes verrouille les provirus

    D’après les résultats, rapportés par Sciences et Avenir, le système immunitaire des femmes arrivait à identifier et lutter contre les cellules infectées qui étaient plus à risque de réémergence du virus. De fait, dans celles qui restaient, les provirus étaient “verrouillés”. Dans le détail, les participantes possèdent 8,7 fois plus de provirus entiers identiques - et donc inactifs lorsqu’elles sont sous traitement - que les hommes.

    "Pourquoi cela se produit-il ? Une hypothèse est que ces provirus se trouvent dans des parties 'silencieuses' du génome humain, des zones où les gènes ne sont pas très actifs, explique Toon Seng Tran, premier auteur, à Sciences et Avenir. À ces endroits, le virus peut être moins visible pour le système immunitaire, ce qui permet à certains clones de survivre et de se développer au fil du temps au lieu d'être éliminés."

    Le système immunitaire féminin contrôlerait donc plus efficacement les cellules réservoirs du VIH au cours du traitement antirétroviral, probablement grâce à une meilleure réponse de leurs fonctions immunitaires. D’autres études restent nécessaires pour corroborer ces résultats. "Les futures recherches sur le traitement du VIH devraient être conçues en tenant compte à la fois des hommes et des femmes, afin de garantir que les traitements potentiels soient efficaces pour tous", conclut Toon Seng Tran.

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