Psychologie
Pourquoi l’isolement social nuit-il autant à notre santé mentale ?
Être isolé socialement constitue un risque majeur pour la santé mentale.

- Par Dr Claire Lewandowski
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Quand les relations avec les autres s'amenuisent, ce n'est pas seulement notre bien-être qui est affecté. Ce sentiment de vide perturbe profondément l'équilibre émotionnel et peut avoir des conséquences sur le long terme.
Une réalité souvent invisible
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'isolement social et la solitude touchent aujourd'hui des millions de personnes à travers le monde, quel que soit leur âge. En plus des personnes âgées, ce sont maintenant les jeunes adultes en télétravail, les mères célibataires ou encore les personnes récemment endeuillées qui peuvent être concernées.
Au-delà du sentiment de solitude, l'isolement social correspond à un manque objectif de contact et d'interaction régulière avec les autres. Souvent insidieux, c'est un phénomène qui s'installe lentement et qui peut fragiliser l'équilibre psychique.
L'isolement, un facteur aggravant pour la santé mentale
Être isolé n'est pas seulement inconfortable, c'est surtout un facteur de risque avéré pour la santé mentale. La recherche montre que les personnes concernées ont un risque augmenté de développer des troubles anxieux, des épisodes dépressifs, des troubles du sommeil et même un déclin cognitif chez les personnes âgées.
Les adultes socialement isolés présentent jusqu'à trois fois plus de risques de vivre une détresse psychologique. En effet, le cerveau humain a besoin de stimulation sociale pour fonctionner, sinon il entre dans un mode de stress chronique.
La difficulté à retisser du lien
L'isolement fait partie d'un cercle vicieux qui empêche de demander de l'aide. Lorsqu'on se sent seul, on a souvent l'impression de ne pas mériter d'attention ou de ne pas vouloir déranger.
Pourtant, pour briser son isolement, l'important n'est pas de multiplier les rencontres mais plutôt de renouer avec des relations de qualité. Une simple discussion avec un voisin, un appel à un proche ou une participation à un atelier local peut faire la différence.
L'isolement social n'est donc pas une faiblesse ni une fatalité, mais bien un signal qu'il faut entendre et accueillir. En parler, c'est déjà cultiver la connexion humaine pour alléger la solitude.
En savoir plus : "Psychologie de la solitude" de Gérard Macqueron.