Santé des yeux
Hausse des cas de sécheresse oculaire chez les jeunes adultes : comment l'éviter ?
La sécheresse oculaire est un problème croissant chez les adultes âgés de 18 à 25 ans, selon une nouvelle étude qui rappelle par ailleurs les bons gestes à avoir pour prévenir ce trouble.

- Par Sophie Raffin
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- fizkes/istock
Sensation d’avoir un grain de sable dans les yeux, démangeaisons ou des picotements oculaires, yeux rouges, sensibilité à la lumière ou au vent… La sécheresse oculaire est un trouble bien connu. Il est d’ailleurs de plus en plus fréquent chez les jeunes adultes, alertent les chercheurs de l'université Aston ainsi que de l'hôpital universitaire d'Oslo et du Sørlandet Hospital Trust en Norvège. Ils ont, en effet, découvert que 90 % des 18-25 ans présentaient au moins un symptôme de sécheresse oculaire.
Leur étude, présentée dans la revue The Ocular Surface, détaille par ailleurs les facteurs de risques et les moyens de prévenir ce trouble qui impacte la santé des yeux.
Sécheresse oculaire : plus de la moitié des jeunes adultes en souffrent
Pour ces travaux, les chercheurs ont suivi 50 volontaires âgés entre 18 et 25 ans. Ils ont découvert que 56 % d’entre eux souffraient de sécheresse oculaire et que 9 sur 10 présentaient au moins un symptôme du trouble. De plus, environ la moitié des participants avaient perdu au moins 25 % de leurs glandes de Meibomius. Situées dans l’épaisseur des paupières, ces dernières produisent les lipides présents dans le film lacrymal qui assure l'hydratation de l'œil.
De plus, lors d'un nouveau suivi un an plus tard, l’équipe a observé une progression significative de la sécheresse oculaire chez les volontaires.
L'utilisation prolongée des écrans en cause
Pour les chercheurs, l’incidence élevée du syndrome de l'œil sec chez les jeunes adultes est liée à l’utilisation prolongée des écrans (en moyenne 8 heures par jour). Mais d’autres facteurs de risque peuvent jouer un rôle comme le stress, le port de lentilles de contact ou encore une mauvaise alimentation.
Face à leurs résultats, les scientifiques estiment qu’il est important de repérer précocement les personnes souffrant d’une sécheresse oculaire et celles susceptibles de développer ce trouble. Cela permettrait, selon eux, de proposer aux patients des conseils sur la prise en charge de la maladie et d'éviter sa progression. En effet, plusieurs modifications de l'hygiène de vie peuvent aider à prévenir le syndrome des yeux secs.
Yeux secs : comment prévenir le trouble ?
Dr Rachel Casemore de l'Université Aston qui a dirigé l’étude, explique dans un communiqué que pour éviter d’avoir les yeux secs, il faut :
- faire des pauses régulières devant l'écran : regarder au loin pendant quelques secondes, aller chercher à boire, limiter le temps d'écran... ;
- penser à cligner des yeux régulièrement ou faire des exercices de clignements : cela favorise la libération des sébums des glandes de Meibomius ;
- avoir une alimentation saine et équilibrée : il faut faire attention à boire assez et à faire la part belle aux sources d'acides gras oméga-3 comme les poissons gras (saumon, thon, hareng, sardine anchois…), les noix ou encore l'huile de colza, de soja, de lin… ;
- avoir un sommeil régulier : l’experte conseille aux personnes souffrant de troubles du sommeil de consulter un médecin.
L’experte rappelle aussi aux porteurs de lentilles de contact qu’il est recommandé d’effectuer des contrôles de leur vue réguliers pour garantir un ajustement optimal. Pour assurer la bonne santé de leurs yeux, ils doivent respecter la durée du port des lentilles ainsi que leur nettoyage et les consignes de sécurité, comme ne pas dormir, se doucher ou nager avec.
"Il est préoccupant de constater la prévalence croissante des signes et des symptômes de sécheresse oculaire chez les jeunes adultes, que certains chercheurs qualifient "d'épidémie liée au mode de vie. Les ophtalmologistes sont bien placés pour identifier les indicateurs cliniques de la sécheresse oculaire et conseiller les jeunes adultes sur les facteurs de risque modifiables, tels que les habitudes d'utilisation des écrans, les habitudes de sommeil, le port de lentilles de contact, l'alimentation, les clignements des yeux et la gestion du stress", ajoute la Dr Casemore.Avec ses collègues, elle prévoit de mener de nouvelles recherches sur les biomarqueurs potentiels des larmes et du sébum des glandes de Meibomius ou encore d'explorer davantage l'effet de l'alimentation sur le développement de la sécheresse oculaire.