Pneumologie
Cancer du poumon : l’immunothérapie efficace en première ligne
Après avoir montré son efficacité en deuxième ligne, l’immunothérapie améliore la survie en première ligne de traitement du cancer bronchique chez des patients sélectionnés PD-L1 positifs.
- diego_cervo/epictura
Sensation à Copenhague lors du congrès de l’ESMO (European Society of Medical Oncology) avec la présentation des résultats de l’étude Keynote 024 qui montrent l’efficacité du pembrolizumab, un inhibiteur de checkpoint, en première ligne de traitement du cancer bronchique non à petites cellules.
Keynote 024 est une étude prospective randomisée de phase III qui a comparé le pembrolizumab, un inhibiteur de PD-1, en monothérapie à une chimiothérapie à base de sels de platine chez des patients naïfs de tout traitement qui souffraient d’un cancer avancé. Les malades sélectionnés pour cette étude avaient tous la particularité d’être atteint d’un cancer avec une forte expression de PD-L1, c’est-à-dire exprimé par au moins 50 % des cellules tumorales. Ils n’avaient pas de mutation de l’EGFR ni de translocation ALK, et pas de métastases cérébrales.
Meilleure survie
Les résultats obtenus sur les 305 patients inclus dans l’étude montrent clairement un avantage en faveur de l’anticorps anti-PD-1. Le critère principal était la survie sans progression qui est significativement améliorée avec le pembrolizumab avec une médiane de survie de 10,3 mois versus 6 mois avec la chimiothérapie (HR = 0,50 et p < 0,001).
De plus, la survie globale a été majorée avec l’anticorps (HR = 0,60) et ceci en dépit du fait que 50 % des malades sous chimiothérapie ont switché pour un traitement anti-PD-1. Les taux de réponse sont aussi en faveur de l’immunothérapie : 45 % avec le pembrolizumab versus 28 % avec la chimiothérapie.
Nouveau standard
Reste à savoir maintenant si des résultats similaires peuvent être obtenus chez des malades dont le niveau d’expression de PD-L1 est plus faible mais Keynote 024 représente une avancée considérable pour les patients du type de ceux sélectionnés dans l’étude. Si l’on considère l’ensemble des cancers bronchiques, environ un tiers des personnes atteintes possède une forte expression de PD-L1 et pour eux, l’immunothérapie va devenir le standard de traitement en première ligne.

Checkmate 026
Au cours de la même session du congrès de l’ESMO ont aussi été présentés les résultats de l’étude CheckMate 026 qui comparait le nivolumab, un inhibiteur de PD-1 qui a déjà montré son efficacité en deuxième ligne, à la chimiothérapie en première ligne chez une population de patients plus large et plus hétérogène avec un plus faible niveau d’expression de PD-L1 (plus de 1 % des cellules).
Au contraire de l’étude précédente, l’objectif principal de survie sans progression n’a pas été atteint et il n’y a pas de différence significative entre les groupes immunothérapie et chimiothérapie. Une analyse en profondeur de cette étude sera donc nécessaire pour comprendre les raisons de cette absence de résultats.
Corey J. Langer, CheckMate 026: A Phase 3 Trial of Nivolumab vs Investigator's Choice (IC) of Platinum-Based Doublet Chemotherapy (PT-DC) as First-Line Therapy for Stage IV/Recurrent Programmed Death Ligand 1 (PD-L1) − Positive NSCLC








