Onco-dermatologie

Mélanomes : un espoir dans les formes qui échappent à une immunothérapie

La synergie d’action entre le pembrolizumab et le lenvatinib est validée dans un essai de phase II pour les mélanomes avancés progressant sous immunothérapie.

  • Istock/Christoph Burgstedt
  • 23 Octobre 2020
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    Les patients ayant un mélanome avancé non BRAF-muté et échappant à une immunothérapie sont aujourd’hui en impasse thérapeutique. Parmi les stratégies envisagées, l’association d’un anti-PD-1, le pembrolizumab, et du lenvatinib, inhibiteur de multiples tyrosines kinases impliquées dans l’angiogenèse, la prolifération cellulaire et l’immunomodulation.  

    Des travaux menés sur des modèles précliniques et les données d’un essai de phase Ib/II sur 21 patients avaient en effet suggéré la synergie d’action de cette combinaison de traitement, ce qui a conduit à mettre en place un essai de phase II, LEAP 004, dont les résultats ont été présentés lors du récent congrès virtuel de l’ESMO.  

    Une étude sur 103 patients

    Cent-trois patients avec un mélanome de stade III ou IV ayant échappé à une immunothérapie par anti-PD-(L)1 seul ou en combinaison, notamment avec un anti-CTLA-4,  ont été traités par l’association pembrolizumab/lenvatinib jusqu’à la progression de la maladie ou la survenue d’une toxicité inacceptable.

    Après un suivi médian de 12 mois, 22,3% des patients recevaient toujours cette combinaison de traitement, près des trois-quarts l’avaient interrompu, dans la moitié des cas pour progression radiologique.

    Taux de réponse de 21,4%

    Le taux de réponse global a été de 21,4%, et de 31% chez les patients dont la tumeur avait progressé après un traitement par anti-PDL1 et anti-CTLA4.

    La durée médiane de réponse a été de 6,3 mois, celle de la survie sans progression de 4,2 mois et la survie globale médiane a été de 13,3 mois. Des résultats encourageants dans cette population de patients sans réelle option thérapeutique.  

    Pas de nouveau signal pour le profil de tolérance

    Au niveau de la tolérance, des effets secondaires de grade 3 à 5 ont été rapportés ans 44,7% des cas, qui ont conduit à arrêter le traitement dans 59 % des cas. Parmi les effets secondaires les plus fréquents, l’hypertension artérielle qui a concerné plus de la moitié des patients (56,3%).   Un profil de tolérance qui est donc en phase avec les observations antérieures.

    Cet essai souligne ainsi l’intérêt de cette combinaison de traitement, qui pourrait constituer une option chez ces patients actuellement sans recours thérapeutique défini.

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