Diabète de type 2 : un lien possible avec la pollution

Selon une présentation à la société francophone de diabétologie par Jérémie Botton, maître de conférences à l’Université Paris Sud et épidémiologiste à l’Inserm, des liens existeraient entre contaminants environnementaux et diabète de type 2. Il a rappelé que « les maladies métaboliques sont des pathologies multifactorielles, qui dépendent par exemple d’une susceptibilité génétique ou encore de l’alimentation et de la sédentarité ». Qu’en est-il des polluants ? Aujourd’hui, selon les connaissances actuelles, il est possible de mettre en évidence « des associations entre deux types de contaminants (polluants organiques persistants (POP), comme les pesticides, et polluants organiques non persistants, comme le Bisphénol A) et augmentation du risque de diabète, mais cette relation n’est pas forcément causale », a précisé Jérémie Botton.

Pesticides à l’index

En ce qui concerne les POP, les dernières études observationnelles ont fait ressortir une forte corrélation avec la quantité de masse grasse chez les personnes étudiées. « De fait, les liens sont si forts que la masse grasse (dont l’augmentation est associée à un risque accru de diabète de type 2) devient un facteur de confusion, rendant difficile l’interprétation des données », explique Jérémie Botton. Pour les polluants non persistants, moins de données épidémiologiques sont disponibles – notamment parce que les expositions sont plus récentes. En outre, il est difficile de doser l’exposition des personnes à ce type de polluants.

« Pour le moment, il existe de nombreuses études ponctuelles, transversales, mais pas d’études prospectives », note Jérémie Botton. À l’avenir, de tels travaux sont nécessaires si l’on souhaite réfuter ou valider l’existence d’un lien entre polluants et diabète de type 2.