Gastroentérologie

MICI : le déséquilibre du microbiote fongique serait une nouvelle cible

Une étude française, parue dans Gut, identifie une nouvelle cible dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : un déséquilibre du microbiote fongique

  • PURESTOCK/SIPA
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  • 13 Février 2016
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    Le microbiote fongique (composée de champignons et de levures) est déséquilibré chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), avec des différences en fonction du type de maladies et la topographie des lésions. C’est ce qui ressort d’une étude, qui a utilisé une méthode de séquençage à haut débit, réalisée par une équipe de chercheurs de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. Cette étude, décrivant à grande échelle le microbiote fongique et ses altérations au cours des MICI, est la plus importante en termes de nombre de patients analysés à ce jour.

    MICI : le rôle clé du microbiote

    Le microbiote intestinal (ou flore intestinale) joue un rôle probablement important dans la survenue des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), avec une augmentation de bactéries pro-inflammatoires et une diminution de celles qui sont anti-inflammatoires. Cette altération pourrait être influencée par des facteurs génétiques et pourrait jouer un rôle actif dans l'inflammation intestinale. La part fongique du microbiote n’avait été que très peu étudiée, malgré l'existence de nombreux indices la mettant en cause dans la survenue des MICI.

    Microbiote fongique : nouvel acteur

    L’équipe du Dr Harry Sokol a analysé la composante fongique (c’est-à-dire les champignons et les levures) du microbiote de patients atteints de MICI et y a observé un ratio plus important de Basidiomycota  / Ascomycota, une proportion plus forte de Candida albicans et une présence plus faible de Saccharomyces cerevisiae, que dans le microbiote de personnes en bonne santé.
    Ces travaux ont également mis en évidence une perturbation du réseau de connections entre bactéries et champignons dans leur intestin.

    Enfin, l’équipe du Dr Harry Sokol a identifié des déséquilibres dans la composition fongique du microbiote propres à certaines MICI : ainsi, chez un malade souffrant de la maladie de Crohn, la diversité des champignons est augmentée relativement à celle des bactéries, ce qui n’est pas le cas dans la rectocolite hémorragique.

    Selon le Dr Sokol, « On pourrait imaginer diminuer la charge des champignons pro-inflammatoires ou au contraire enrichir le microbiote avec des champignons protecteurs. En termes de recherche, cette étude offre des pistes pour une meilleure compréhension des relations complexes entre bactéries et champignons dans l’intestin et leur rôle dans la physiologie ainsi que dans les maladies humaines ».

     

    Sokol H et al. Fungal microbiota dysbiosis in IBD. Gut doi:10.1136/gutjnl-2015-310746

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