Santé publique
En 2015 : plus de décès, moins de naissances
Avec ses 66,6 millions d'habitants, la démographie française est toujours en progression, mais en progression lente. Le bilan annuel de l'INSEE montre que la natalité stagne alors que le nombre de décès augmente.
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La France serait-elle en train de connaître le même vieillissement de population que ses voisins ? Longtemps cité en exemple comme l’un des pays européens les plus dynamiques en matière de natalité, le pays a connu en 2015 une année mitigée, marquée par un ralentissement des naissances et une hausse importante de la mortalité.
C'est du moins ce qui ressort du bilan de population de l’Insee, publié ce mardi. Au total, 66,6 millions de Français peuplent l’Hexagone et les DOM-TOM en 2015 et malgré un bilan plutôt en demi-teinte, le solde naturel reste positif. Mais une analyse plus précise des chiffres fait craindre que cette tendance ne s'inverse dans un futur proche.
2015 est de fait la pire année, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en ce qui concerne le nombre de décès. 600 000 personnes sont mortes au cours des 12 derniers mois. Cette hausse, significative par rapport aux années précédentes, serait liée à la grippe, avec 24 000 décès lors des trois premiers mois de l’année et à des épisodes climatiques extrêmes, comme la canicule de cet été.
Parallèlement, l’espérance de vie diminue légèrement, de 0,3 an pour les hommes et de 0,4 an pour les femmes. Après l’âge de 65 ans, le nombre de décès a beaucoup augmenté cette année, ce qui explique ce phénomène.
Moins dynamique
Le nombre de naissances s’établit lui à 800 000 bébés, soit 19 000 de moins que l’an dernier. Il ne s’agit pas d’une baisse très importante, mais elle inquiète tout de même les démographes, dans la mesure où le taux de fécondité diminue également. Il passe sous la barre des deux bébés par femme (1,96).
Celles-ci ont d’ailleurs leur premier enfant de plus en plus tard, en moyenne à 30,4 ans. La baisse de la fécondité provient des femmes de moins de 35 ans, celle des plus âgées n'évolue pas.
Le contexte économique et le durcissement de certaines politiques familiales, traditionnellement généreuses dans le pays, peuvent expliquer cette tendance. Un brin d'optimisme toutefois : avec l’Irlande et malgré ce ralentissement, la France reste à la tête des pays d’Europe qui font le plus d’enfants.








