Onco-thoracique
CBNPC HER2+ avancé : le zongertinib, un traitement oral prometteur
Le zongertinib, un inhibiteur de tyrosine kinase, est efficace dans le cancer bronchique non à petites cellules avancé HER2 positif.
- golubovy/iStock
Le zongertinib, ou BI1810631, est un inhibiteur de tyrosine kinase oral, irréversible et sélectif du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2). Selon l’étude de phase Ia/Ib Beamion LUNG-1, présentée lors de l’AACR (America, Association foor Cancer Research) 2025, ce traitement semble efficace chez les personnes atteintes de cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC) avec mutation HER2, à un stade avancé et déjà traité. Le but est de déterminer la dose appropriée de zongertinib pour les patients atteints de tumeurs solides avancées, et en particulier le cancer du poumon non à petites cellules.
Le cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC) avec mutation HER2 représente environ 2 à 5 % des cas de CBNPC et est associé à un pronostic défavorable, notamment en raison d'un taux élevé de métastases cérébrales. Les options thérapeutiques spécifiques pour cette population restent limitées. Le zongertinib laisse envisager des résultats plus positifs.
Des résultats positifs avec le zongertinib
Dans la cohorte 1, 75 patients au total ont reçu du zongertinib à une dose de 120 mg. Au moment de l’analyse, 71 % de ces patients avaient une réponse objective confirmée. La durée médiane de la réponse était de 14,1 mois (IC à 95 %, 6,9 à non évaluable) et la survie médiane sans progression était de 12,4 mois (IC à 95 %, 8,2 à non évaluable). Des événements indésirables liés au médicament de grade 3 ou plus sont survenus chez 13 patients (17 %).
Dans la cohorte 5 (31 patients), 48 % des patients (IC à 95 %, 32 à 65) ont eu une réponse objective confirmée. Des effets indésirables liés au médicament de grade 3 ou plus ont été observés chez 1 patient (3 %). Dans la cohorte 3 (20 patients), 30 % des patients (IC 95 %,15 à 52) ont eu une réponse objective confirmée. Des effets indésirables liés au médicament de grade 3 ou plus ont été observés chez 5 patients (25 %). Dans les trois cohortes, aucun cas de pneumopathie interstitielle liée au médicament n'est survenu.
Une analyse sur 3 cohortes
Dans cette étude, 3 catégories de patients ont été étudiées : une pour qui les tumeurs présentaient une mutation de la tyrosine kinase (cohorte 1), la 2ème dont les tumeurs présentaient une mutation de la tyrosine kinase et qui ont été précédemment traitées par un conjugué anticorps-médicament dirigé contre HER2 (cohorte 5), et celle dont les tumeurs présentaient une mutation de la tyrosine kinase non-réceptrice (cohorte 3).
Dans la cohorte 1, les patients ont été initialement répartis au hasard pour recevoir le zongertinib à une dose de 120 mg ou 240 mg une fois par jour (un total de 24 et 28 patients ont été initialement répartis de manière aléatoire pour recevoir une dose de 120 mg et une dose de 240 mg avec un ratio 1 : 1). Les patients des cohortes 5 et 3 ont initialement reçu 240 mg par jour. Après une analyse intermédiaire des données de la cohorte 1, les patients recrutés ultérieurement dans toutes les cohortes ont reçu le zongertinib à la dose de 120 mg.
Le critère d'évaluation principal était une réponse objective évaluée par une revue centrale indépendante en aveugle (cohortes 1 et 5) ou par une revue par l'investigateur (cohorte 3). Les critères d'évaluation secondaires comprenaient la durée de la réponse et la survie sans progression.
Un CBNPC HER2+ confirmé chez 132 patients
Les patients éligibles étaient âgés d'au moins 18 ans avec un diagnostic confirmé histologiquement ou cytologiquement de CBNPC avancé ou métastatique, mutant HER2.
Entre le 8 mars 2023 et le 29 novembre 2024, un total de 132 patients atteints de ce type de cancer déjà traités ont été inclus dans l’étude. Ils étaient issus de 74 sites différents en Australie, en Asie, en Europe et aux États-Unis.
Les résultats ont montré que le zongertinib a un bénéfice clinique avec principalement des effets indésirables de faible grade chez les patients atteints d'une tumeur HER2-mutante précédemment traitée. Selon les auteurs, l’étude présente plusieurs limites, dont la conception ouverte de l'étude et l'absence d'un groupe de soins.








