Infectiologie

VIH : l’association Cabotegravir et N6LS efficace et sans risque chez les adultes

Les premiers résultats de l’étude EMBRACE montre une action prolongée en matière de charge virale indétectable grâce à l’association Cabotegravir et N6LS.

  • 27 Mars 2025
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    Puissant antiviral bien connu dans le traitement du VIH-1, le N6LS est un anticorps neutralisant le site de liaison CD4 du VIH-1 (bNAb). 

    Son association avec d’autres molécules comme le cabotegravir à action prolongée (CAB LA), un inhibiteur de l’intégrase du VIH, prouve, dans la phase IIb de l’étude EMBRACE, le maintien efficace d’une charge virale indétectable.

    Une diminution durable de la charge virale

    Les études 2a BANNER et SPAN ont déjà montré une bonne tolérance du N6LS par voie IV ou SC et prouvé qu’une dose unique de N6LS administrée par voie IV (60 mg/kg) ou SC (3000 mg) associée à la hyaluronidase humaine recombinante PH20 (rHuPH20) avaient un bon profil de sécurité chez des patients porteur du VIH-1 et naïfs de tout traitement. Profitant de ces données rassurantes, l’étude EMBRACE, présentée à la CROI 2025 (Conference on rétroviruses and opportunistic infections) a montré que le N6LS administré par voie IV ou SC avec de la rHuPH20 tous les 4 mois en combinaison avec le CAB LA mensuel maintient une suppression virale chez la plupart des adultes qui étaient sensibles au N6LS, sans effet indésirable notable.

    Les résultats ont établi que, à 6 mois, 96% des participants recevant le N6LS (ou VH3810109 ou VH109) 60mg/kg par voie intraveineuse (IV) et 88% de ceux traités par VH109 3000mg par voie sous-cutanée (SC) accompagné de la rHuPH20 ont maintenu des niveaux d'ARN VIH-1 inférieurs à 50 copies/mL, par rapport à 96% dans le groupe de soins standard. Le VH109 a été administré dans les deux groupes tous les quatre mois, en association avec le CAB LA mensuel. Un échec virologique confirmé a été observé chez deux participants de chaque groupe VH109.

    Une étude randomisée, ouverte et multicentrique

    Cette étude de phase 2b, randomisée, ouverte et multicentrique a inclus 125 adultes randomisés issus de 45 sites (Etats-Unis et Porto Rico), d’âge médian 53 ans (22-69) ans dont 83 % d’hommes (63 % identifiés comme Blancs, 28 % comme Noirs ou Afro-Américains et 43 % comme Hispaniques ou Latino-Américains). Ils avaient un ARN VIH-1 <50 c/mL et une sensibilité phénotypique au N6LS (concentration inhibitrice à 90 % [CI90] ≤2,0 µg/mL). Les participants ont été randomisés 2:2:1 pour recevoir le N6LS 60 mg/kg IV + CAB LA, le N6LS 3000 mg + rHuPH20 SC + CAB LA, ou pour continuer leur traitement standard de base (SOC).

    Les proportions avec un ARN VIH-1 plasmatique ≥50 c/mL au 6ème mois étaient de 2/50 (4%) avec le N6LS 60 mg/kg IV, 3/49 (6%) avec le N6LS 3000 mg SC + rHuPH20, et 0/26 (0%) avec le SOC. Sur les 3 participants dont les données étaient disponibles au moment de l'échec virologique, 1 avait une IC 90 du N6LS >2 µg/mL et aucun n'avait de mutations de résistance à l'intégrase. Le N6LS a été bien toléré lorsqu'il était administré par voie IV ou SC + rHuPH20, avec des effets indésirables (EI) conduisant à l'arrêt du traitement chez 3/49 recevant SC + rHuPH20 et aucun EI grave lié au N6LS/CAB n'a été rapporté. Des réactions au point de perfusion (ISRs) de grade ≥3 liées au N6LS ont été rapportées chez 0/50 (0%) participants recevant le N6LS 60 mg/kg IV et 7/49 (14%) recevant le N6LS 3000 mg SC + rHuPH20 ; la durée moyenne (SD) de toutes les ISRs était de 2,0 (0,8) et 6,4 (5,2) jours avec le N6LS administré par voie IV ou SC + rHuPH20, respectivement.

     

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