Dermatologie
Carcinome épidermoïde : intérêt potentiel de la vaccination quadrivalente anti-HPV
La vaccination quadrivalente contre le papillomavirus humain pourrait être une stratégie efficace pour les patients ayant des antécédents de carcinomes cutanés multiples.
- katia26/epictura
La publication dans JAMA Dermatology de 2 cas cliniques de patients adultes immunocompétents avec nombreux antécédents de cancers cutanés révèle que, après la vaccination quadrivalente contre le papillomavirus humain, une réduction de l’incidence des 2/3 est observée pour les carcinomes épidermoïdes et de 100% pour les carcinomes basocellulaires.
Une réduction du développement des cancers
Avant la vaccination, le patient 1 a eu une moyenne de 12 nouveaux carcinomes épidermoïdes et de 2,25 nouveaux carcinomes basocellulaires par an. Après la vaccination, il a développé 4,44 carcinomes épidermoïdes et 0 carcinomes basocellulaires par an, soit une réduction de 62,5% de l’incidence des carcinomes épidermoïdes et une réduction de 100% de celle des carcinomes basocellulaires.
Avant la vaccination, le patient 2 a eu une moyenne de 5,5 nouveaux carcinomes épidermoïdes et de 0,92 nouveaux carcinomes basocellulaires par an. Après la vaccination, elle a développé 1,84 carcinomes épidermoïdes et 0 carcinomes basocellulaires par an, soit une réduction de 66,5% de l’incidence des carcinomes épidermoïdes et une réduction de 100% de celle des carcinomes basocellulaires.
Le vaccin quadrivalent HPV a été bien toléré par les deux patients et n'a eu aucun effet indésirable particulier.
Deux cas cliniques chez des adultes immunocompétents
La publication rapporte le suivi dermatologique avant et après vaccination par le HPV chez 2 patients ayant des antécédents de carcinomes cutanés multiples : un homme de 70 ans (patient 1) et une femme de 80 ans (patient 2).
Chaque patient a reçu 3 doses du vaccin quadrivalent HPV (à 0, 2 et 6 mois), et les deux patients ont eu des examens de la peau du corps entier au moins tous les 3 mois. Les cancers de la peau objectivés par biopsie ont été enregistrés à 16 mois (pour le patient 1) ou 13 mois (pour le patient 2) après la première dose de vaccin puis comparés au nombre de cancers de la peau prouvés par biopsie et enregistrés pendant une période similaire avant la première dose de vaccin.
En pratique
Les carcinomes épidermoïdes et les carcinomes basocellulaires sont des tumeurs malignes dont le principal facteur de risque est l’exposition solaire. Pour certains carcinomes épidermoïdes, en particulier chez les patients immunodéprimés, le papillomavirus humain (HPV) peut être un facteur de risque.
La question se pose donc de savoir si la vaccination quadrivalente contre le HPV serait capable d’infléchir le développement de des carcinomes cutanés chez des malades immunocompétents. Après administration du vaccin quadrivalent contre le HPV, une réduction de l’incidence des carcinomes épidermoïdes et des carcinomes basocellulaires a été observée chez 2 adultes immunocompétents avec de nombreux antécédents de cancers cutanés.
Ces observations sont en faveur de l’implication de l’infection à HPV dans le développement du carcinome épidermoïde et du carcinome basocellulaire, y compris chez les patients immunocompétents.
Sous réserve d’une validation de cette hypothèse dans des études randomisée prospectives, la vaccination contre le papillomavirus humain pourrait représenter une stratégie efficace et bien tolérée pour prévenir le développement des cancer cutanés dans les populations à risque.








